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Volailles de chair : des stratégies nutritionnelles pour renforcer la compétitivité

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L’Itavi (Institut technique pour l’aviculture) organisait une journée nationale consacrée aux volailles de chair le 20 novembre dernier à Pacé, en Ille-et-Vilaine. Les spécialistes se sont succédé à la tribune pour présenter les avancées techniques et scientifiques en termes de conduites d’élevage, de santé et d’alimentation des volailles de chair. L’occasion de dévoiler des stratégies nutritionnelles originales permettant d’améliorer la compétitivité de la filière.

La journée nationale consacrée aux volailles de chair a réuni tous les spécialistes de la filière à Pacé, en Ille-et-Vilaine, le 20 novembre 2014. Jean-Michel Choquet, de l’Itavi, qui organisait cette journée, présidait les différentes sessions visant dans l’ensemble à chercher des solutions pour aider une filière certes performante mais en difficulté. Cécile Berri, de l’Inra Centre Loire, s’est ainsi intéressée aux stratégies nutritionnelles de pré-abattages pour améliorer la qualité des viandes de poulets et a présenté des résultats intéressants susceptibles de renforcer la compétitivité de la filière. « La consommation de poulets évolue », souligne la chercheuse qui rappelle que les produits de découpe représentent aujourd’hui deux tiers de la consommation, le poulet entier représentant seulement un tiers. « Les attentes sont donc différentes selon le produit : la qualité sensorielle reste un critère important, mais le format, l’aspect, la présence d’exsudat comptent également beaucoup. »

Moduler le pH ultime

Cécile Berri, de l’Inra Centre Loire, a présenté des stratégies nutritionnelles de pré-abattage.

Cécile Berri, de l’Inra Centre Loire, a présenté des stratégies nutritionnelles de pré-abattage.

Avec 44 % d’importations de viande de poulet (chiffres 2012), la France affiche un réel problème de compétitivité. Afin de proposer une viande adaptée à la découpe et à la transformation à un prix compétitif, l’UMT Bird (voir encadré) a donc mis au point, dans le cadre d’un projet Casdar*, une stratégie nutritionnelle de pré-abattage : il s’agit d’intervenir sur le pH ultime (pHu) du filet, qui est un indicateur de la qualité organoleptique et technologique de la viande. « La qualité de la viande est largement déterminée par la chute de pH post-mortem, détaille la chercheuse. Si le pH est faible, la viande aura tendance à être acide, exsudative et présentera des pertes élevées lors de la cuisson. Un pH élevé signifie une viande plus tendre après cuisson mais posera problème sur le plan sensoriel car la viande sera plus sèche en bouche. La valeur intermédiaire à trouver se situe entre 5,8 et 5,9. » Le pH ultime (des trois derniers jours) dépend essentiellement des réserves des muscles en glycogène, autrement dit le sucre : « Si ces réserves sont faibles, le pHu se stabilisera à une valeur élevée », indique Cécile Berri.

La variation de ce glycogène musculaire dépend d’un ensemble de facteurs tels que la génétique, les conditions d’abattage mais aussi l’alimentation, objet de l’étude de l’Inra. Il a été démontré qu’un apport déficitaire en lysine et excédentaire en autres acides aminés (AA) favorise la production de viande acide et donc d’une qualité technologique médiocre. À l’inverse, un apport élevé en lysine couplé à un déficit en autres AA favorise la production d’une viande au pHu suffisamment élevé, à condition de garder un apport minimum en AA. L’impact observé sur le rendement filet a des répercussions sur plusieurs caractéristiques qualitatives (exsudat et luminance) et induit des économies de production importantes sur le produit fini : « La différence se fait quand on prend en compte les coûts de préparation, notamment grâce aux pertes en eau limitées », précise la chercheuse, qui rappelle qu’une mauvaise alimentation peut engendrer des surcoûts importants.

Pour l’Inra, ces premiers résultats offrent des perspectives d’amélioration et d’homogénéisation de la qualité de la viande de poulet par l’alimentation. « Ce type de stratégie nutritionnelle peut se développer encore avec d’autres études permettant de mieux comprendre ces mécanismes et de, pourquoi pas, générer des biomarqueurs pour au final améliorer la qualité, et donc la compétitivité », conclut Cécile Berri.

(...)

Sarah Le Blé

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 682 décembre 2014

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World Nutrition Forum Biomin : la durabilité à l’honneur

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Cette année, Biomin a choisi Munich en Allemagne pour organiser son traditionnel forum bisannuel World Nutrition. Les participants, venus en nombre des quatre coins du monde (plus de 800 personnes de 86 nationalités), ont pu suivre les sessions porcs, volailles, ruminants et aquaculture sans oublier celle dédiée aux mycotoxines, cœur d’expertise scientifique de l’entreprise autrichienne. Tour d’horizon.

De gauche à droite : Maarten De Gussem (Vetworks, Belgique), Payungsak S. Tanagul (CPF, Thaïlande) Phillip Smith (Tyson Foods, États-Unis), Juliette Protino (Synalaf, France).

De gauche à droite : Maarten De Gussem (Vetworks, Belgique), Payungsak S. Tanagul (CPF, Thaïlande) Phillip Smith (Tyson Foods, États-Unis), Juliette Protino (Synalaf, France).

La durabilité (sustainability) était à l’honneur de cette 6e édition du World Nutrition Forum (WNF) organisé par Biomin. Un thème volontairement général, qui a permis aux intervenants d’embrasser une large variété de sujets, tantôt généraux, tantôt spécialisés.

En ouverture du forum, Jorgen Randers, auteur et professeur à l’École de commerce de Norvège a brossé le portrait d’une économie mondiale confrontée à des problèmes de taille. « Il faudra relever les défis de la pollution, de l’appauvrissement des ressources mondiales, de l’augmentation du prix de l’énergie, etc. C’est à notre portée, à condition d’aligner les intérêts économiques avec les intérêts sociaux et environnementaux. Pour résoudre le problème du climat par exemple, certains modèles économiques montrent qu’il suffirait de déplacer 2 % des industries polluantes vers des industries vertueuses. » Un virage que l’humanité ne semble pas prête à prendre, regrette l’économiste : « La nature humaine tend vers les solutions à court terme. On sait depuis longtemps ce qu’il faudrait faire, mais on ne le fait pas. » Pour Marthy Matlock aussi, il devient urgent de préserver un écosystème déjà fragilisé. Pour « inverser la tendance », l’ingénieur agricole de l’Université de l’Arkansas aux États-Unis, préconise de mettre en place des objectifs concrets, atteignables par toutes les entreprises. « Chaque maillon de la chaîne doit s’investir à son niveau, pour prendre pleinement en compte les questions sociales et environnementales. En agriculture, on peut produire plus et mieux sans pour autant hypothéquer l’avenir des générations futures », lance-t-il.

L’Europe du Nord, leader du contrôle de l’utilisation des antibiotiques

Après ces interventions en session plénière, les participants ont pu choisir entre les différentes présentations thématiques, réparties par espèces. La Revue de l’Alimentation Animale a plus particulièrement suivi celles dédiées au porc et à la volaille.

Les échanges autour du porc, justement, ont permis de confronter les points de vue d’acteurs européens, américains et asiatiques de la filière. Dans des environnements de productions parfois très différents, tous constatent que les éleveurs font face à des challenges relativement similaires. Hans Aarestrup, de l’Organisation des producteurs de porc danois a passé en revue quelques-unes des problématiques les plus actuelles pour la filière porc du Danemark. « Le bien-être animal et la protection de l’environnement ont pris une importance sans précédent dans l’esprit des consommateurs du pays et donc de nos hommes et femmes politiques. » D’après les chiffres présentés, l’utilisation des antibiotiques s’élève à 43 mg/kg de viande produite au Danemark. « L’un des niveaux les plus bas d’Europe », se félicite le responsable. « Certaines mesures, particulièrement strictes, sont prises pour réduire la pression infectieuse qui pèse sur les élevages. » En illustration, Hans Aarestrup mentionne l’obligation faite aux transporteurs de nettoyer et désinfecter les camions à chaque transport d’animaux et au passage des frontières.

Regain d’intérêt mondial pour l’élevage de porcs

Une rigueur qu’Alberto Stephano, consultant en production porcine au Mexique, n’observe pas pour le moment en Amérique Latine. Le consultant s’est livré à un état des lieux de la filière porcine sud-américaine. « En termes de production, le Brésil se place en tête, devant le Mexique, le Chili et l’Argentine. En parallèle, la consommation augmente sensiblement dans tous ces pays, puisqu’elle s’établie autour de 9 kg/personne/an en 2013 contre 12 kg/personne/an estimés à l’horizon 2022. » Des chiffres bien modestes au regard des consommations européennes, mais qui traduisent tout de même un changement de comportement chez les consommateurs sud-américains. Le facteur prix n’est certainement pas innocent dans ces évolutions : « Sur la période mai 2010 à février 2014, le prix au kg était en moyenne de 1,20 USD (United states dollars) en Argentine et 1,33 USD au Brésil. »

Pieter Grimbeek avait fait le déplacement depuis l’Afrique du Sud pour présenter la situation atypique de la filière porcine de son pays. La production y est pour ainsi dire anecdotique mais le vétérinaire souligne le haut degré d’organisation de la filière. « Nous profitons d’un état sanitaire des élevages supérieur aux standards internationaux, grâce aux importants investissements réalisés dans les bâtiments d’élevage qui prennent en compte les questions de bien-être. » Malgré ces efforts, l’intervenant constate que la consommation ne décolle pas, principalement du fait d’interdits religieux mais aussi parce que les abattoirs ne suivent pas et que le gouvernement ne soutient pas la production. Pieter Grimbeek reste néanmoins confiant. « Nous avons de bonnes raisons de croire que les meilleures années sont devant nous. »

(...)

O. W.

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 682 décembre 2014

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Provimi : volailles reproductrices : des coqs aux poussins, toute la filière y gagne

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Provimi a centré sa journée technique, consacrée aux volailles, sur les animaux reproducteurs. Une thématique dense qui a séduit la filière dans son ensemble : firmes-services, fabricants d’aliments, mais également accouveurs et fournisseurs de génétique étaient présents pour bénéficier des dernières avancées de la recherche du groupe Cargill en la matière.

L’équipe volaille Provimi a organisé un forum dédié aux animaux reproducteurs en janvier dernier.

L’équipe volaille Provimi a organisé un forum dédié aux animaux reproducteurs en janvier dernier.

Alain Corniaux, responsable scientifique avicole Provimi, a introduit le forum Repro, organisé par Provimi, en rappelant que « la recherche sur la nutrition des reproducteurs a pour but d’améliorer la qualité des poussins et la performance de ces derniers en vue d’obtenir une meilleure qualité de viande et un coût de la tonne réduit ».

Il a commencé par évoquer le transfert des nutriments de la poule à l’œuf puis à l’embryon, en présentant une synthèse bibliographique sur les vitamines et les oligo-éléments. « L’efficacité du transfert dépend de la vitamine considérée, a-t-il rappelé. Si elle est de 60 à 80 % pour la vitamine A, à l’opposé, la vitamine E a un taux de transfert faible de l’ordre de 15 à 25 %. Or elle a un impact sur le poids de la descendance, qu’elle améliore notablement quand les reproducteurs sont supplémentés ou quand l’embryon en reçoit in ovo. Son effet est encore plus important sur les performances de croissance des poulets. C’est pour cela qu’il est important de chercher des solutions pour palier l’inefficacité de ce transfert, par exemple par des sources indirectes comme les antioxydants qui permettent d’économiser la vitamine E. » Alain Corniaux a décliné une série d’essais, présentée dans la bibliographie, qui rappelle l’intérêt de chaque vitamine : les vitamines B12 et B2 ont un impact sur la mortalité en début et fin d’accouvage via leur effet sur l’éclosion, la vitamine C est intéressante pour les mâles, la D3 joue un rôle indirect sur la qualité de la coquille par son effet sur l’éclosabilité. Si la vitamine A présente peu d’intérêt pour les performances de la descendance, il rappelle qu’il faut « faire attention aux surdosages, car il existe un antagonisme entre les vitamines A et E : il faut augmenter les niveaux en parallèle pour éviter les effets négatifs ». La vitamine D présente des effets positifs sur la descendance mais son incorporation est contrainte par le seuil de 3 000 Ui/kg en Europe : « Nous avons tout intérêt à trouver de nouvelles formes plus efficaces et disponibles. »

Concernant les minéraux, Alain Corniaux préconise de favoriser les apports organiques de sélénium, zinc et manganèse : « Les formes inorganiques se dissocient complètement sous l’effet du pH acide du proventricule et du gésier, explique-t-il. Les chélates eux, sont stables quels que soient les niveaux de pH. L’absorption des formes inorganiques est ionique avec une compétition entre les sites d’absorption dans le duodénum, tandis qu’elle est peptidique et sans compétition dans le duodénum et dans le jéjunum et l’iléon pour les formes organiques. »

Vitamine E et antioxydants

Yann Fournis, chef de produit volaille, a présenté le Proviox 50, mélange de substances antioxydantes.

Yann Fournis, chef de produit volaille, a présenté le Proviox 50, mélange de substances antioxydantes.

Yann Fournis, chef de produit volaille, a présenté le Proviox 50, association de flavonoïdes et polyphénols extraits de pépins de raisin et oignons, et d’extraits végétaux sélectionnés pour leurs fonctions anti-inflammatoire et antibactérienne : « Ce mélange de molécules, aux propriétés antioxydantes, est proposé par Provimi pour remplacer partiellement la vitamine E. » Alain Corniaux et Marine Maudoux, chef produit volaille, ont ensuite présenté une série d’essais menée pour démontrer les effets du Proviox en remplacement partiel de la vitamine E, sur les performances des animaux reproducteurs, la qualité des œufs et des poussins ainsi que sur les performances de la descendance : « C’est un schéma expérimental complexe et long qui a concerné des animaux sur plusieurs générations, souligne Marine Maudoux. Le schéma expérimental a constitué à distribuer pendant 4 puis 8 semaines des aliments expérimentaux faisant varier les niveaux d’incorporation de vitamine E substitués par le Proviox aux reproducteurs. Leurs œufs ont été analysés. Puis l’effet rémanent a été testé, en reprenant les animaux 1 mois après l’arrêt des traitements et en analysant leurs performances. Enfin, la distribution expérimentale a repris une nouvelle fois sur ces poules, âgées de 56 semaines, avec à nouveau des analyses des effets sur la descendance et observation de la rémanence des traitements, repris une dernière fois sur ces reproductrices alors âgées de 68 semaines. »

« Globalement, le remplacement partiel de la vitamine E par le Proviox ne dégrade pas les performances de reproduction, a conclu Alain Corniaux. Cette stratégie permet d’en assurer le maintien à la fois sur les critères de ponte, la qualité des poussins et la performance de la descendance. » Les essais ont même mis en évidence une amélioration des taux de ponte en fin de période de ponte. « Les poules continuent à bien valoriser les antioxydants dans une sorte d’effet anti-âge », analyse Marine Maudoux. Sur toute la période de test, le taux d’œufs cassés est clairement amélioré par la substitution de la vitamine E par le Proviox et encore plus en fin de lot. Quant aux critères de qualité de la phase accouvage, il ressort de ces essais que la fertilité et l’éclosabilité sont peu impactées. « Mais le poids des poussins est clairement amélioré grâce à la meilleure résorption du sac vitellin, observe Alain Corniaux. Enfin, ces essais ont montré de façon répétée que le statut antioxydant des embryons est amélioré par l’apport de Proviox. Cet élément est prouvé par l’augmentation mesurée du niveau de glutathion dans le foie. Ce meilleur statut antioxydant peut expliquer en partie l’amélioration de l’éclosabilité que nous avons observée ponctuellement alors que les embryons avaient été stressés à l’occasion d’un problème technique inopiné sur l’incubateur. »

Un autre paramètre s’est vu amélioré de façon répétée au cours de cet essai au long cours : la qualité et la solidité de la coquille, avec une réduction du nombre d’œufs cassés. Globalement, Provimi se réjouit d’avoir observé « de meilleurs GMQ sur la descendance, une amélioration de la consommation d’aliment et un gain de l’IC ».

(...)

Un nouveau centre de recherche : 3,7 millions d’euros investis à Velddriel aux Pays-Bas

Le groupe Cargill vient d’investir 3,7 millions d’euros dans son centre de recherche de Velddriel, aux Pays-Bas. Cette unité d’expérimentation complète le centre de Elk Rivers aux États-Unis. Velddriel dispose de porcs et de vaches, mais l’investissement a surtout concerné la partie volaille, avec l’installation d’une nouvelle salle dédiée aux reproducteurs. Celle-ci compte 24 cases, permettant d’abriter plus de 300 animaux de souche Ross. « Les principaux sujets de recherche que nous y explorons sont les effets de la courbe de croissance des reproducteurs sur la productivité et leurs impacts sur les performances de la descendance, explique Ad van Wesel, le responsable du centre. Nous travaillons aussi sur les programmes alimentaires, comme les niveaux de protéines et de phosphore pendant les premiers jours de vie. Nous avons un programme d’essais sur le mode d’action du Proviox et son effet sur la qualité des coquilles et les performances de la descendance, etc. »

L’installation est complétée par une salle de bio-essais qui permet de mener des tests sur les poussins nés du site in ovo.

L’installation est complétée par une salle de bio-essais qui permet de mener des tests sur les poussins nés du site in ovo.

Le récent investissement a également permis l’installation de l’unité de bio-essais qui comprend le centre de recherche in ovo. « Héritée de la technique de vaccination des œufs, la nutrition in ovo permet de délivrer spécifiquement les nutriments choisis sur le site d’absorption intestinal embryonnaire », décrit Henk Enting, directeur technique volaille du groupe Cargill, invité par l’équipe française au forum Repro. L’unité in ovo dispose de 2 incubateurs de 2 160 œufs chacun, qui offrent la possibilité d’individualiser chaque œuf afin d’en suivre l’évolution spécifique. Il permet de réaliser des essais en 24 traitements (soit des groupes de 10 œufs avec 9 répétitions). « La technique in ovo nous permet d’affiner nos connaissances sur la nutrition de la phase pré-starter, discriminer des additifs en comparant leurs effets sur le développement et les tissus embryonnaires, l’implantation de la flore intestinale. Cet outil permet aussi de tester le potentiel toxique de certains composants et de travailler sur le stress oxydant. » L’installation est complétée par une salle de bio-essais qui permet de mener des tests sur les poussins nés du site in ovo grâce à 72 parquets accueillant jusqu’à 6 animaux chacun jusqu’à 21 jours.

 Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 684 mars 2015

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Adisseo : Selisseo marie sélénium et méthionine

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Pierre-André Geraert, directeur innovation et marketing de la société Adisseo, présente la nouvelle source de sélénium organique de l’entreprise mise sur le marché et présentée au Space dernier : Selisseo est une séléno-hydroxy-méthionine dont le développement est basé sur l’effet protecteur de la méthionine vis-à-vis de l’oxydation de la cystéine.

Pierre-André Geraert, directeur innovation et marketing d’Adisseo, présente Selisseo la séléno-hydroxy-méthionine lancée au Space dernier.

Pierre-André Geraert, directeur innovation et marketing d’Adisseo, présente Selisseo la séléno-hydroxy-méthionine lancée au Space dernier.

« Quand on pense sélénium, on pense stress oxydant, rappelle Pierre-André Geraert, directeur innovation et marketing d’Adisseo. L’oxygène indispensable à la vie de l’être humain est également une des premières causes de son vieillissement. Le stress, quel qu’il soit, a toujours une composante oxydation lié à l’excès d’oxygène qui entraîne la production de radicaux libres. Le stress oxydant est la différence entre la production de radicaux libres et la capacité antioxydante de l’organisme. » Il existe trois niveaux de défenses antioxydantes : le premier est constitué de réactions enzymatiques qui cassent les radicaux libres. Le second est la capture des radicaux libres par la vitamine E, les caroténoïdes ou le glutation peroxydase (GSA), etc. Enfin, le dernier mode de protection est l’élimination des molécules oxydées. Le sélénium intervient dans plusieurs de ces mécanismes de défense, sous forme de séléno-cystéine. « Dans le monde animal, poursuit Pierre-André Geraert, on identifie environ 25 séléno-protéines qui ont toutes des fonctions différentes et qui interviennent dans les mécanismes antioxydants sous la forme d’activités enzymatiques. »

Le 21e acide aminé

« Le sélénium est un métalloïde qui, seul, n’a pas d’activité, souligne-t-il. Il doit être incorporé dans un acide aminé, la séléno-cystéine. Celui-ci ne peut être apporté que par l’alimentation et doit être synthétisé par l’organisme. » Dans la famille des acides aminés soufrés, la méthionine a la particularité de posséder une capacité de transformation et de régénération originale : « Elle devient une méthionine sulfoxyde et dispose d’un système de régénération unique qui lui permet de se reconvertir en méthionine. Grâce à un système de méthionine sulfoxy-réductase, elle peut piéger un radical libre puis revenir à sa forme originelle : en cela, elle est capable de protéger la cystéine de l’oxydation. C’est cette capacité qui nous a poussés à nous intéresser à l’association méthionine-sélénium dans le cadre de la gestion du stress oxydant », révèle Pierre-André Geraert.

À partir de cette différence de cette source de sélénium avec les sulfates de sélénites ou levures enrichies en sélénium déjà disponibles sur le marché, il rappelle que « l’utilisation d’un sélénium quelle que soit sa source est toujours la même et aboutit, au final, au dépôt de séléno-cystéine. La seule différence est la chaîne de réactions métaboliques plus ou moins longues pour aboutir à ce même résultat. » La séléno-hydroxy-méthionine est obtenue, par Adisseo, à partir de sélénium, suite à plusieurs réactions chimiques mettant en œuvre l’hydroxy-méthionine. « Ce procédé breveté nous donne une molécule très pure titrant à 5 % de matière active de séléno-hydroxy-méthionine constituée à 40 % de son poids moléculaire de sélénium : soit 2 %. Proposé sur un support de silice, Selisseo se présente sous forme de poudre blanche dont la taille moyenne de particule est de 215 µ, avec une proportion de fines très faible : sa mixabilité est très élevée. »

Adisseo présente tous les tests permettant de valider la stabilité de son produit lors de process industriels tels que la granulation, le traitement thermique ou l’extrusion (à 130 bars et 115 °C) : « Il faut faire attention à ce que l’on mesure dans ce genre de test, le sélénium est toujours là. On confond souvent la teneur en séléno-méthionine et la teneur en sélénium, prévient M. Geraert. Le sélénium est un métalloïde qui ne disparaît pas contrairement à la séléno-protéine. Nos essais prouvent la résistance supérieure de la séléno-hydroxy-méthionine à l’extrusion. Un mois de stockage à 40 °C et 75 % d’humidité relative n’affectent pas sa composition quand elle est pure. En mélange dans un prémix, la séléno-hydroxy-méthionine évolue mais dans une moindre mesure que les autres sources de sélénium : cette stabilité est liée à sa structure chimique sans qu’on ne puisse encore l’expliquer. »

 (...)

Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 684 mars 2015

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Inzo° : la protéine digestible au cœur de la formulation

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Pour améliorer le pilotage du rationnement et limiter les marges de sécurité en formulation qui peuvent représenter des pertes économiques, Inzo mise sur l’utilisation du critère protéine digestible. La protéine idéale n’est pas encore décrite parfaitement pour toutes les espèces et tous les acides aminés ne sont pas encore disponibles ou autorisés, mais la protéine digestible semble être un bon compromis pour limiter les sécurités abusives et améliorer le coût des formules à la recherche de performances toujours mieux maîtrisées.

Pour Anne-Charlotte Genest, formulatrice au pôle Ouest à la station de Saint-Nolff, « en volailles, l’arrivée sur le marché des drèches de blé et de maïs a permis aux formulateurs de disposer de sources de protéine plus abordables, intéressantes notamment en label car considérées comme une céréale et issues ». La tendance est clairement à l’augmentation de l’usage de cette matière première mais Inzo s’est demandé si l’animal valorisait de la même manière un point de protéine de drèche qu’un point de protéine de tourteau de soja.

« Les protéines sont nécessaires pour obtenir de bonnes performances mais en excès, outre la perte économique qu’il représente, elles entraînent des rejets dans l’environnement, des dégradations de litière, des problèmes de pododermatites. »

Le juste équilibre en volailles

Les coefficients de digestibilité utilisés par Inzo, pour calculer les protéines et acides aminés digestibles, viennent de tables européennes retravaillées avec l’Inra et développées grâce à des essais de digestibilité menés sur les 28 coqs de la station de Saint-Nolff. « Ces animaux sont privés de leur caeca qui est le lieu de fermentation où se remanient les protéines, ce qui affecte les valeurs de digestibilité au final. Le test est effectué sur 4 groupes de 3 coqs, avec des méthodes reproductibles comparables à la méthode de l’Inra. Les échantillons sont broyés. Cela permet d’augmenter la taille des particules améliorant ainsi la digestibilité. Puis les analyses sont effectuées sur fientes séchées ou lyophilisées. » Le choix du coq s’explique par la moindre variabilité des résultats de digestibilité sur cette espèce mature qui a fini sa croissance. « Il est également moins coûteux de travailler avec des coqs, réutilisables, que d’entretenir un lot de poulets qu’il faut renouveler pour avoir toujours des animaux aux mêmes âges et qu’il faut opérer pour ôter les caeca. » Ces coqs testent environ 80 matières premières par an. Quatre semaines suffisent pour effectuer les tests, ce qui permet à Inzo d’alimenter une large base de données, créée en 1991 et qui contient 850 CUD de protéines.

Anne-Charlotte Genest et Olivier Amador du service volaille.

Anne-Charlotte Genest et Olivier Amador du service volaille.

De ces multiples analyses, Inzo conclut que les protéines digestibles du tournesol hi-pro sont assez proches de celles d’un tourteau de soja, alors que celles du tourteau de colza sont plus dégradées. Les digestibilités des drèches de maïs sont variables selon les process dont elles sont issues : plus la matière première est sombre, plus le taux de lysine sur protéine est bas et moins il y a de lysine, moins elle est digestible. « Cela s’explique par la cuisson qui entraîne des réactions de Maillard qui rendent moins disponibles les acides aminés, décrit Anne-Charlotte Genest. Une mesure Promatest permet de doser les protéines thermosensibles des drèches de maïs : plus il reste de protéines thermosensibles, moins le choc thermique reçu lors du process était important. Cette valeur de Promatest est corrélée à la valeur de digestibilité de la protéine : plus le choc thermique est important plus la digestibilité est affectée. »

Sur la moindre digestibilité du tourteau de colza, elle émet l’hypothèse que c’est une toute petite graine dotée d’une coque résistante qui subit un process d’extraction plus sévère susceptible de dégrader la digestibilité ; la sévérité de ce process se traduit d’ailleurs dans la matière grasse résiduelle, plus importante dans le tourteau de colza que dans celui de tournesol ou de soja.

Poulets et pondeuses en protéines digestibles

Céline Guérini, du service volaille et responsable de la formulation pour pondeuses et reproducteurs, a dévoilé la volonté de la firme-services en matière de formulation : « Nous souhaitons passer d’une formulation en protéine totale à une formulation en protéine digestible. La protéine totale n’est plus assez précise mais la description de l’ensemble des acides aminés digestibles est longue et coûteuse et donc non abordable à court terme : entre les deux, la formulation en protéine digestible semble un bon compromis. Il permet de mieux prédire la performance. »

Certains s’affranchissent déjà du critère protéine totale et formulent en acides aminés digestibles : « C’est possible sur des régimes de types anglo-saxons, maïs/soja/huile, dont le niveau de protéine ne varie pas beaucoup et est suffisant pour apporter les acides aminés secondaires. Mais dans notre contexte français, vu nos sources de matières premières et leur prix, c’est moins vrai. Si nous ne maintenons pas le critère protéine totale, on risque d’abaisser le niveau des acides aminés secondaires et grever les performances. »

Pour comparer les nutriments protéine totale et protéine digestible, Inzo a mené des essais et notamment croisé 6 régimes en augmentant la protéine totale de 15, 16 et 18 points avec, pour chacun, des taux de protéine digestible stable quand le niveau de protéine augmente et en hausse quand le niveau de protéine totale est stable. « Le premier élément de performance qui varie en pondeuse, selon le niveau de protéine, est le calibre de l’œuf : le poids moyen répond toujours à l’augmentation du taux de protéine digestible dans l’aliment. Par contre le taux de protéine totale n’entraîne pas toujours une réponse sur le calibre, c’est moins précis », constate Céline Guérini. Au fil des essais, Inzo montre que la corrélation entre le poids moyen d’œuf est toujours meilleure sur la protéine digestible que sur la protéine totale. La masse d’œuf qui dépend du calibre répond pareillement à la protéine digestible.

Inzo a ensuite effectué une synthèse de plusieurs essais pour valider des lois de réponse à la variation en protéine digestible en fonction des âges : « Avant 32 semaines d’âge, une variation d’un point de protéine digestible impacte de 0,7 g le calibre de l’œuf. Au-delà de 32 jours, l’impact est moindre et un point d’ingéré de protéine digestible abaisse de 0,56 g le calibre. » Les traitements les plus élevés en protéine digestible peuvent avoir des effets sur les poids vifs : « L’excès de protéine, qui n’est pas exporté dans l’œuf, est dévié sur le métabolisme énergétique », explique Céline Guérini.

En poulet, c’est Olivier Amador, responsable du service volaille de chair qui a fait le point sur le nutriment protéine digestible. Il commente une série d’essais mettant en œuvre des régimes iso-énergie, iso-lysine digestible et contrôlés jusqu’au tryptophane qui diffèrent selon leur niveau de protéine digestible : de 15,5 % à 18,2 %. « À moindre niveau de protéine digestible, les ratios sont dégradés en arginine, valine et isoleucine. Ces acides aminés ont été rajoutés séparément puis ensemble jusqu’à rejoindre les niveaux du témoin positif pour aboutir à un aliment équivalent en niveaux d’acides aminés, ne différant que dans le niveau de protéine digestible, décrit-il. Au final, les performances zootechniques générées par ces régimes sont très différentes et n’équivalent jamais le GMQ du témoin positif : il existe peut-être un autre acide aminé limitant ? Ou bien un besoin en protéine indifférencié auquel on ne répond pas ? », s’interroge-t-il.

La protéine indifférenciée, mais digestible, est le carburant du turnover protéique chez l’animal. Ce turnover n’est pas négligeable car le ratio entre protéine dégradée et protéine synthétisée est de 30 % : le métabolisme est important et son besoin en protéine indifférenciée. Deux essais, sur poulet standard, avec deux souches différentes, ont permis d’évaluer le besoin en protéine indifférenciée sur la phase 0 à 20 jours : « L’optimum exprimé en ratio lys dig/protéine dig est de 6,4 % pour une souche et 5,9 % pour l’autre. Cela représente plus d’un demi-point de protéine d’écart entre les souches. Nous devons explorer la phase 20 à 35 jours et nous interroger sur les besoins des poulets labels. »

Ce besoin en protéine digestible indifférenciée n’exclut pas l’idée d’autres acides aminés limitants : le prochain à l’étude sera la glycine, cet acide aminé décrit comme non essentiel mais dont la synthèse peut être insuffisante chez les animaux d’élevage. « Il s’exprime en glycine+sérine/lysine, explique Olivier Amador. La bibliographie montre que le ratio courant en formulation, inférieur à 130-140, entraîne une dégradation des performances et que le niveau optimum serait supérieur. La glycine de synthèse n’est pas disponible mais on peut tenter de le piloter dans les formules, voire se préparer à son arrivée. »

Concernant les autres espèces de volailles, il cite un article de la bibliographie qui compare la digestibilité des acides aminés et de la protéine chez des poulets, canards et dindes : quelle que soit la matière première, le canard (Pékin en l’occurrence) obtient des coefficients d’utilisation digestive significativement inférieurs. « Utiliser des CUD, calculés sur le poulet, pour un canard le pénalise vraisemblablement », conclut-il donc. Inzo a donc entrepris un essai sur les canards de Barbarie avec des aliments différents selon leurs taux de protéine totale ou digestible afin de valider la nécessité de déterminer des CUD spécifiques au canard. Ce sujet est également à l’étude en mulard.

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Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 685 avril 2015

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Delacon : première conférence ruminants en Autriche

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Trois mois après avoir lancé son nouveau design corporate, au salon EuroTier de Hanovre, Delacon a organisé, le 26 février à Vienne, sa première conférence sur la nutrition des ruminants axée sur l'efficacité alimentaire en production laitière.

Markus Dedl, président-directeur général Delacon : « Nous allons continuer à exploiter au maximum la puissance de la nature. »

Markus Dedl, président-directeur général Delacon : « Nous allons continuer à exploiter au maximum la puissance de la nature. »

Avant de donner la parole aux trois conférenciers de la matinée, Markus Dedl, président-directeur général de Delacon, a proposé une présentation de l'entreprise fondée par son père, Helmut Dedl, en 1988. « Notre mission est d'améliorer l'efficacité alimentaire, la santé animale, ainsi que la sécurité alimentaire grâce à de nouvelles associations de substances naturelles et tout en minimisant l'impact environnemental », affirme-t-il en préambule. Ce dernier rappelle ensuite que c'est Delacon qui a inventé le terme de « phytogéniques », recouvrant des additifs alimentaires naturels et composés d'extraits végétaux, tels que les épices, les tannins, les saponines, les substances amères, les substances mucilagineuses et les huiles essentielles. Ayant son siège à Steyregg près de Linz, où se situe sa propre usine de production, et son global sales office à Toulouse, Delacon emploie 110 salariés de par le monde. La société, qui compte des filiales et des bureaux de représentation dans 16 pays, a des clients de plus de 50 nationalités. « Notre objectif est de valoriser l'immense potentiel que représentent les plantes ayant de multiples substances actives, insiste Markus Dedl. À titre d'exemple, les flavonoïdes stimulent le système immunitaire, les saponines diminuent les émissions d'ammoniac, les huiles essentielles ont un effet antioxydant tout en stimulant le système digestif et l'appétit, tandis que les épices vont améliorer le métabolisme. » L'innovation reste au cœur de la stratégie de l'entreprise dont le budget R&D représente 10 % de son chiffre d'affaires. Delacon a d'ailleurs inauguré en 2011 son propre centre de recherches à Znojmo, en République tchèque. Au-delà d'une section volailles de chair (1 440 animaux) et pondeuses (500 animaux), ce centre dispose d'une section émission de douze salles individuelles permettant de mesurer les émissions de gaz de volailles, de porcs ou de petits ruminants.

Alban Llorca, responsable de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et président de cette conférence bovine, a donné son point de vue sur le développement des ventes de Delacon dans le monde : « Sur la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique et Amérique Latine, la principale activité est en production avicole avec le Biostrong 510. La nouvelle gamme de produits ruminants Actifor nous permet une nouvelle approche des marchés (nouveaux pays et nouveaux clients) et de satisfaire les demandes de nos clients actuels. Delacon confirme et concentre son activité sur les plantes et les extraits végétaux afin de proposer au secteur de la nutrition animale des additifs phytogéniques associant performances et rentabilité économique. Cette approche permettant d’aborder de nouveaux thèmes comme la réduction des émissions de méthane, ce qui complète notre volonté de réduire les gaz à effet de serre. » En parallèle du ruminant, de nouveaux produits sont en cours de développement pour compléter les gammes Biostrong et Fresta. Après deux ans de développement auprès de ses partenaires, Delacon est maintenant « certains que la gamme Actifor permettra de soutenir la croissance sur les années à venir et de garder le cap des 20 % de croissance chaque année ». Pour supporter cette approche, Delacon vient de renforcer son équipe ruminant avec M. Maurice Gex-Fabry afin de répondre aux exigences techniques. Ce développement est pour l’instant basé sur les pays dont l’approche phytogénique est nouvelle (Amérique Latine, Amérique du Nord, Moyen-Orient) et où Delacon est déjà bien représenté (Nord de l’Europe, Europe de l’Est, Asie).

« Nous vendons des performances et pas seulement des produits », conclut Markus Dedl qui insiste sur le management de la qualité (l'usine de Steyregg est certifiée HACCP et Fami-QS).

Complexité du rumen

Markus Dedl donne ensuite la parole à Sharon Huws de l'Ibers (Institut de biologie, environnement et sciences rurales), structure de recherche dépendant de l'Université d'Aberystwyth aux Pays de Galle. Outre une ferme laitière et des installations de recherche et un laboratoire, l'IBERS compte un groupe d'une dizaine de chercheurs dénommé « Herbivore Gut Ecosystems ». Ce dernier mène des recherches orientées à 80 % sur le rumen, avec trois pôles d'intérêts : les émissions de méthane, la production et la qualité des produits.

Sharon Huws, de l’Université d'Aberystwyth : « De nouvelles pistes vont améliorer notre compréhension du rumen. »

Sharon Huws, de l’Université d'Aberystwyth : « De nouvelles pistes vont améliorer notre compréhension du rumen. »

Dans son intervention, Sharon Huws rappelle la complexité du microbiome du rumen qui compte 300 espèces de bactéries, 40 espèces de protozoaires et 30 espèces de champignons anaérobiques. « Le microbiome du rumen est essentiel pour les besoins en protéines et en énergie. Tout déséquilibre dans cet univers microbien peut aboutir à des maladies graves telles qu’acidoses ou abcès du foie », ajoute la conférencière. Selon cette dernière, les protozoaires du rumen se répartissent en deux familles (type A et type B), et de nombreuses questions restent en suspens par rapport à cette diversité des protozoaires spécifiques à l'hôte : existe-t-il des interactions entre l'hôte et les microbes, ou bien un lien avec la génétique des ruminants ? Les essais menés par l'IBERS ont mis en évidence que seules 10 % des bactéries du rumen peuvent être cultivées. L'application de technologies, telles que la métagénomique, permet d'étudier les 90 % de bactéries restantes non seulement sur le plan génétique, mais aussi sur le plan du fonctionnement du rumen. On a ainsi pu découvrir que de nombreuses bactéries du rumen, jusqu'à présent non cultivées, jouaient un rôle dans la dégradation des fibres. « De nombreuses bactéries du rumen peuvent utiliser l'amidon comme source de carbone », ajoute Sharon Huws qui précise que nous ne savons encore peu de chose sur les amylases et leur mode d'action.

À propos du métabolisme lipidique du rumen, elle l'estime « plus complexe que prévu », avec un rôle probable joué par des bactéries du rumen jusqu'à présent non cultivables. Puis la conférencière fait allusion à des travaux de l'Inra qui ont montré qu'une supplémentation de vaches laitières en huile de lin conduit à une réduction de 64 % des émissions de méthane par rapport à des animaux ne recevant pas cette supplémentation. Enfin, les saponines peuvent améliorer l'efficacité des nutriments tout en réduisant les émissions de méthane et la biohydrogénation du rumen. « L'explosion d'informations consécutive à l'application de nouvelles technologies va nous ouvrir de nouvelles pistes pour explorer le microbiome du rumen et en améliorer notre compréhension », conclut de façon optimiste Sharon Huws.

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Philippe Caldier

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 685 avril 2015

 

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Journée Ruminants MixScience : l’innovation est source de progrès

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En introduction à la journée technique MixScience dédiée aux ruminants, Géry Brussart, qui dirige la structure, a annoncé un investissement dans la station de recherche dont dispose le groupe, le MRC pour MixScience research center : un nouveau bâtiment abritant 120 vaches laitières et doté de deux robots de traite sera opérationnel dans quelques mois. La journée en a témoigné : l’innovation est au cœur de la stratégie de MixScience.

MixScience a invité Katrine Lecornu, la présidente de l’European dairy farmers (EDF) à ouvrir sa journée technique consacrée aux ruminants. « Nous sommes un réseau d’éleveurs qui échange dans le but de progresser, présente-t-elle. Nous nous basons essentiellement sur des comparaisons de nos coûts de production pour pouvoir nous évaluer sur une base économique fiable. Nous ne sommes pas les plus gros éleveurs ou les meilleurs éleveurs de nos pays respectifs mais nous sommes plus curieux et sans doute plus ouverts. Nous sommes 500, dont 300 ont donné leurs résultats comptables qui constituent pour nous un bon indicateur de tendances. Nous n’avons pas pour objectif d’être plus nombreux car nous pensons que pour échanger il faut se connaître. Nous sommes 39 éleveurs français. » Katrine Lecornu est installée dans la plaine de Caen.

La fin des quotas
Elle rappelle que les éleveurs sont très méfiants : « Nous croyons ce que nous voyons. Nous avons toujours plus confiance dans l’expérience d’un collègue que dans le discours d’un commercial. Un technicien qui ouvre son ordinateur dans ma cuisine et qui calcule la ration de mon troupeau sans aller voir mes animaux, je n’y crois pas. À vous d’identifier les besoins de l’éleveur que vous avez en face de vous : veut-il du prix et du volume, veut-il du conseil, un suivi sur le long terme, est-il opportuniste ? Vous devez écouter les éleveurs avant de leur proposer un produit. Je suis prête à payer du conseil sans acheter le produit. Par exemple, je peux privilégier du suivi vétérinaire plutôt que des médicaments en urgence si la santé de mon troupeau s’améliore sur le long terme et qu’à l’issue du suivi je vois dans mes chiffres comptables que j’ai gagné de l’argent. »

Stéphanie Hourte, responsable du service ruminant de MixScience, a animé cette journée technique.

Stéphanie Hourte, responsable du service ruminant de MixScience, a animé cette journée technique.

Si le réseau EDF est européen, Katrine Lecornu souligne la grande diversité de la production laitière des 25 pays de l’Union : « Nos collègues irlandais sont très excités par la fin des quotas : leurs usines sont prêtes, les laiteries avaient investi et attendent l’afflux de lait ! » Pourtant les experts s’accordent à dire que la fin des quotas n’entraînera pas un choc de production : la hausse à l’horizon 2020-2022 est estimée de 4 à 8 %. « Le quota européen d’hier était de 150 milliards de litres de lait, la production était de 143 milliards de litres de lait. Une augmentation de 4 % permettra tout juste d’atteindre le niveau autorisé par les quotas. » C’est pourquoi à ses yeux, la gestion du prix par la limitation des volumes est une stratégie totalement dépassée. Toutefois l’évolution de production ne sera pas homogène sur le territoire européen : « La milk belt, qui va de l’Irlande au Danemark en passant par les Pays-Bas, la Belgique et l’ouest de la France, pourrait connaître une croissance de 24 %. Le Danemark produit déjà 30 000 kg de lait à l’hectare et affiche des ambitions de croissance de +25 %. » Katrine Lecornu est persuadée que même en dehors de cette ceinture laitière, il y aura un avenir pour la production laitière : « La concurrence va s’accroître notamment pour le foncier. Les fourrages vont augmenter, de même que le prix de l’aliment : le coût de production risque d’augmenter fortement dans cette milk belt. Il n’est donc pas exclu que les régions herbagères, où il n’y a pas de concurrence agronomique avec les céréales, puissent tirer leur épingle du jeu. »

Améliorer le coût de production
Quels que soit le pays, la région et le système, quel que soit le niveau de production, ce qui importe aux adhérents d’EDF est leur marge qui fait leur revenu. « Nous ne cherchons pas un modèle mais un système cohérent dans ses conditions climatiques, agronomiques, réglementaires, etc. »

Michal Laskowski, de la filiale BNA Polska, a présenté la production laitière polonaise qui avec 9,9 milliards de litres de lait produits, a été en dépassement de quota de l’ordre de 6 %.

Michal Laskowski, de la filiale BNA Polska, a présenté la production laitière polonaise qui avec 9,9 milliards de litres de lait produits, a été en dépassement de quota de l’ordre de 6 %.

Pour calculer la rentabilité de ses exploitations, le réseau EDF considère toutes les charges auxquelles se rajoute la rémunération du capital investi : « Car nous considérons que nous sommes des entrepreneurs et qu’il est normal de rémunérer notre capital. » À la main-d’œuvre nécessaire à la production laitière et la production du fourrage est affecté un taux horaire, en France 16 €/h toutes charges comprises. Pour comparaison la Suède table sur 30 €/h. « Entre 2013 et 2014, de moins en moins de fermes du réseau sont rentables sans les aides de la Pac. Le coût de production a augmenté plus vite que le prix du lait. Ce qui fait la différence dans la compétitivité ce sont les charges de structure, décrit Katrine Lecornu. Le prix du lait suffit en général à couvrir les charges décaissées mais il peine à rémunérer la main-d’œuvre et ne suffit clairement pas à payer la terre et le capital investi. Seuls les Allemands, les Hollandais et les Danois ont eu ces dernières années la rentabilité leur permettant d’épargner. »
Et Katrine Lecornu le clame haut et fort : « La rentabilité ne dépend pas du prix du lait ! Cela veut-il dire que nous ne savons pas raisonner nos investissements quand le prix du lait est favorable ? Ou que nos laiteries s’arrangent pour n’augmenter le prix du lait qu’à un niveau minimum ? Sans doute un peu des deux. ». Elle observe que malgré la volatilité du prix du lait, les courbes à long terme, sur au moins une dizaine d’années, montrent une tendance clairement haussière du prix du lait. Mais ces mêmes courbes montrent que le coût de production augmente plus vite : « Nous ne contrôlons pas le prix du lait, notre seule marge de manœuvre est notre coût de production qui doit être le plus bas possible. Dans ce contexte de variabilité du cours du lait, quand mon coût de production est élevé je gagne beaucoup d’argent sur une très courte période. Si mon coût de production est faible, je gagne moins mais sur une plus longue durée. Il nous faut des repères simples pour gérer ce nouvel élément qu’est la volatilité. »
Elle considère aussi que « ce n’est pas le prix du lait qui permet de payer les salariés mais l’efficacité. Dans notre réseau les plus efficaces passent 36 heures/VL/an, les moins efficaces 107 heures/VL/an ». Les études d’EDF montrent que le robot et l’automatisation ne sont pas les seules voies de l’efficacité : « Les grands troupeaux de plus de 200 vaches ont la même efficacité, mais surtout certaines fermes familiales de moindre taille ont des performances remarquables : comment font-elles ? Peut-on être efficace en temps de travail et avoir une bonne rentabilité ? Croiser les données de l’efficacité avec les résultats économiques est notre prochain objectif. » Les éleveurs d’European dairy farmers sont persuadés que l’innovation est une source de progrès, mais ils regrettent de devoir déléguer leur R&D à leur environnement technique : « Il est important que les éleveurs prennent leurs décisions et en soient responsables », estime Katrine Lecornu.

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F. Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 686 mai 2015

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Perstorp : pour un usage maîtrisé des acidifiants

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L’utilisation des acidifiants en alimentation animale fait pleinement partie des alternatives aux stratégies médicamenteuses. C’est en tout cas une réalité que Perstorp voudrait voir s’imposer progressivement. Si les acides organiques sont susceptibles d’appartenir à une nouvelle catégorie européenne d’additifs, reconnaissant leur visée digestive et de maîtrise bactérienne, ils restent encore trop méconnus estime la firme suédoise.

De gauche à droite : Frédéric Beaujean, responsable du marché européen, Geert Wiemsla, vétérinaire hollandais responsable du marché du butyrique pour Perstorp et Christophe Michaut, responsable des ventes sur le marché francophone.

De gauche à droite : Frédéric Beaujean, responsable du marché européen, Geert Wiemsla, vétérinaire hollandais responsable du marché du butyrique pour Perstorp et Christophe Michaut, responsable des ventes sur le marché francophone.

« Les acides organiques sont à l’origine surtout utilisés pour la conservation de l’aliment. Mais depuis 30 ans leur usage se généralise pour améliorer l’hygiène intestinale lors des phases critiques de croissance, comme le sevrage du porcelet ou le démarrage poussin », constate Christophe Michaut, responsable du marché français pour Perstorp. Les acides organiques ont en effet connu un regain d’intérêt depuis l’interdiction des AFC en 2006 mais ils restent trop souvent considérés comme des solutions simples : « À tort car si l’utilisation s’avère effectivement simple, la conception de la stratégie peut être plus complexe », précise Christophe Michaut, qui s’est alerté des résultats d’une enquête présentés aux JRP 2015 et réalisée par le consortium européen MinaPig*.
Ce dernier mène depuis 2012 des études de terrain auprès d’éleveurs de porcs de toute l’Europe pour connaître leurs pratiques en matière d’alternatives aux antibiotiques. Ainsi sur les 19 stratégies possibles, l’utilisation des acides organiques n’arrivait qu’en 11e position d’après le sondage. « Pourquoi un si mauvais classement pour ces solutions alors que la plupart des professionnels de l’élevage les utilisent ?, s’interroge le correspondant français de Perstorp. Il semble que les éleveurs n’ont en fait pas conscience de les utiliser très largement. D’autre part, la question telle qu’elle était posée dans l’enquête témoigne d’une mauvaise connaissance du sujet. Il est temps de remettre des informations simples et compréhensibles accessibles aux acteurs du marché, car il se dit tout et n’importe quoi sur les acidifiants. »

Principe et utilisation des acides
En alimentation animale, seuls cinq acides organiques sont utilisés : les acides formique, acétique, lactique, propionique et butyrique. La chaîne carbonée se termine par le groupe fonctionnel carboxyle composé d'un carbone, lié par une double liaison à un oxygène et lié par une liaison simple à un groupe hydroxyle.
Les acidifiants (ou acides gras à chaîne très courte) peuvent être utilisés dans l’aliment ou directement en élevage dans l’eau de boisson (principalement porc et volaille), pour la conservation et la décontamination des fourrages ou des aliments (prévention du développement de moisissures, décontamination bactérienne, en particulier salmonelle). Ils agissent aussi sur les développements bactériens au sein de l’appareil digestif des animaux, en fonction du pH du milieu. L’acide formique présente par exemple un intérêt certain pour la démédication de l’aliment du bétail, indique Christophe Michaut, qui précise que cet acide peut parfaitement être utilisé en alimentation bio.
Aujourd’hui les acidifiants sont présents dans tous les aliments destinés au jeune animal sans que les éleveurs le sachent forcément toujours. Il est difficile de connaître précisément les doses qui se pratiquent habituellement chez les fabricants d’aliments : « Cela dépend de la gamme de prix de l’aliment, selon qu’il s’agit d’aliment standard ou sécurisé, où l’on retrouve par exemple des acidifiants en plus forte dose. Mais c’est aussi à l’appréciation de chacun : un aliment 1er âge peut contenir 10 kg/tonne d’acidifiant ou seulement 3. »

Équilibre du microbiote
L’effet antibactérien des acidifiants agit en effet directement sur l’équilibre du microbiote, ce qui leur confère un effet nutritionnel et sanitaire : ils permettent de rechercher l’équilibre bactériologique du microbiote intestinal. Seuls les acides organiques non dissociés pénètrent dans les cellules bactériennes gram- : celles-ci ont une double membrane qui les protège, à l’intérieur de laquelle le pH est neutre. La petite molécule de l’acide parvient donc à pénétrer dans les cellules pour se dissocier une fois à l’intérieur et les inactiver. Les entérobactéries consomment alors beaucoup d’énergie pour maintenir leur pH à 7 et évacuer l’excès d’H+ : elles ne peuvent plus se reproduire et s’épuisent.
Les acides organiques peuvent agir aussi bien en phase humide diluée (dans l’eau), en phase humide pâteuse (dans l’estomac), en phase sèche sur/dans un aliment, en phase sèche sur/dans une matière première ou en phase sèche dans un process. Mais n’étant présents sous forme combinée que dans un environnement acide, les acides organiques ne sont efficaces qu’avant et dans la poche stomachale.
Afin de maintenir l’hygiène digestive plus en aval dans le tube digestif, Perstorp a mis en évidence la pertinence de l’utilisation combinée d’acides organiques et d’huiles essentielles : « L’hygiénisation du bol alimentaire dans l’estomac permise par les acidifiants permet aux huiles essentielles de poursuivre cet effet dans l’intestin, là où les acidifiants ne sont plus efficaces », indique Christophe Michaut.

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Sarah Le Blé

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 687 juin 2015

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Symposium volailles Zinpro : l’immunité de la peau à l’intestin

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Le troisième symposium mondial sur la volaille, organisé à Paris par Zinpro, a donné la parole à des scientifiques du monde entier. Universitaires, professeurs et vétérinaires ont rappelé les grands principes de l’immunité chez les volailles en soulignant, à l’attention d’un public international de nutritionnistes, l’importance des cellules épithéliales qu’elles soient dans le système digestif ou dans la peau.

Pour son 3e symposium dédié à la volaille, Zinpro avait réuni à Paris près de 150 personnes de 33 pays différents. Joe Carrica, le vice-président de Zinpro, a rappelé que le secteur de la volaille représente 1/3 des ventes de Zinpro, et jusqu’à plus de 80 % sur la zone Asie du sud-est.

Zinpro avait réuni une assemblée internationale pour son 3e symposium dédié à la volaille.

Zinpro avait réuni une assemblée internationale pour son 3e symposium dédié à la volaille.

Chris Chase, vétérinaire professeur de sciences biomédicales à l’université du Sud-Dakota, a introduit le séminaire en rappelant les différents niveaux de défense immunitaire dont disposent les volailles : « La première ligne de défense est physique, c’est la peau et toutes les réactions qui empêchent les pathogènes de pénétrer dans l’organisme : les vomissements, les excrétions urinaires et fécales, etc., explique-t-il. Les deuxième et troisième lignes de défenses sont l’immunité innée puis acquise, toutes deux constituées de défenses cellulaires et humorales. Tous ces niveaux de défense sont le fait des cellules épithéliales. » Présentes dans la peau, le tractus digestif, le système respiratoire et reproducteur, ces cellules épithéliales sont au cœur de l’immunité et Chris Chase s’est concentré sur celles du tube digestif : « Elles produisent du mucus dont la couche extérieure a pour fonction de garder à distance les bactéries commensales. L’intestin est entouré d’une couche plus fine fermement attachée aux cellules épithéliales. Ce mucus perméable est une zone dont le degré de stérilité est contrôlé par les cellules du système immunitaire qui communiquent entre elles en émettant des cytokines, dont la plus connu est l’interféron. » Un schéma illustre leur agencement : les cellules épithéliales sont collées entre elles par des jonctions puissantes (zona occludens) qui assurent l’imperméabilité du système.

Chris Chase, vétérinaire professeur de sciences biomédicales à l’université du Sud-Dakota, a pris la parole en premier pour un exposé sur les fonctions immunitaires du tube digestif.

Chris Chase, vétérinaire professeur de sciences biomédicales à l’université du Sud-Dakota, a pris la parole en premier pour un exposé sur les fonctions immunitaires du tube digestif.

Chris Chase a également souligné l’intérêt du microbiote dans l’équilibre du système immunitaire : « La flore commensale produit des facteurs anti-inflammatoires capables de pénétrer la barrière épithéliale afin de déclencher la réponse immunitaire, notamment par le biais des cellules dendritiques qui activent les lymphocytes B et T. » Quand ce système est débordé, ce sont les macrophages qui entrent en scène. « Mais quand le microbiote est déséquilibré, il se passe un phénomène de dysbiose : l’équilibre homéostasique de la lumière intestinale n’est plus stable et le milieu intestinal est sujet à des inflammations. Ces dernières affectent sa fonctionnalité : le système immunitaire ne fonctionne plus correctement. » L’équilibre de la flore intestinale est sensible à l’alimentation reçue par l’animal. Christ Chase l’a mesuré en observant les familles de microbes présentes dans la flore caecale des poulets de chair en croissance et l’expression de cytokines.

Préserver l’imperméabilité
Sur la question de la perméabilité de la paroi intestinale, Christof Rapp, chercheur nutritionniste chez Zinpro, a étudié l’effet du stress notamment lié aux coups de chaleur. « Les volailles ne sont pas dotées de glandes sudoripares : elles sont donc plus démunies que d’autres espèces face au stress thermique lié à une élévation de la température ou de l’humidité. » Dans un environnement entre 18 °C et 22 °C, les volailles arrivent à maintenir leur température corporelle à 41,5 °C. Au-delà, c’est le coup de chaleur. Lors de ce genre d’épisodes de stress thermique, la première réaction est cardiovasculaire : le sang migre vers l’extérieur pour évacuer par la peau l’excès de chaleur, ce qui se traduit par les rougeurs de la peau chez les humains. Cet afflux de sang vers l’extérieur, se fait aux dépens de l’irrigation sanguine des villosités intestinales : « Cela se traduit par une hausse de l’émission de cytokine, signalant une réponse inflammatoire de l’organisme », décrit Christof Rapp. La paroi intestinale devient perméable : les jonctions étanches entre les cellules épithéliales se relâchent enclenchant le processus de réaction immunitaire. L’analyse du sang des volailles de chair subissant un coup de chaleur montre une hausse du niveau de superoxyde dismutase, cette métalloprotéine possédant une activité enzymatique nécessaire à la lutte contre les radicaux libres émis en quantités lors des réactions inflammatoires. « Par son rôle dans la structure des protéines des liaisons entre les cellules épithéliales, le zinc aide à contrôler l’étanchéité de la paroi intestinale, énumère-t-il. Le zinc est également primordial dans le processus de dismutation visant à transformer et inhiber la superoxyde qui constitue le système de lutte de l’organisme contre l’oxydation et la prolifération de radicaux libres. » Zinpro a comparé les effets de différentes sources de zinc dans le statut antioxydant des animaux et a constaté une meilleure efficacité des formes amino-chélatées par rapport aux formes sulfatées.
Peter Stark, le directeur R&D de Zinpro, a rappelé le mode d’absorption des acides aminés métallo-complexés : « Les oligo-éléments chélatés à des acides aminés sont solubles ce qui leur permet d’être absorbés. Les liaisons moléculaires de la chélation leur permettent de survivre à l’acidité de l’estomac, tout en assurant leur dissociation et leur biodisponibilité dans le système digestif. »

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Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 687 juin 2015

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Vaches laitières : les secrets de la nutrition en acides aminés

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Le séminaire organisé à Paris par Kemin, du 22 au 24 avril, visait à faire le point sur les dernières connaissances concernant les besoins et les apports en acides aminés chez les vaches laitières. Un thème d'actualité à un moment où les éleveurs sont à la recherche d'une meilleure efficacité technique et économique. Ce séminaire était organisé en partenariat avec Adisseo à l'occasion de la visite de la nouvelle usine de Commentry dans l'Allier.

« Des apports équilibrés en acides aminés améliorent l'efficacité globale de l'utilisation des protéines, augmentent la production laitière, diminuent les rejets azotés et ont un impact positif sur la fertilité des vaches », affirme en préambule John Springate, président de Kemin Animal and Health EMEA qui introduit la conférence.

Acides aminés limitants
La première intervention, réalisée par le professeur Charles G. Schwab de l'université du New Hampshire aux États-Unis, a rappelé l'importance des acides aminés dans la nutrition des vaches laitières.

Le professeur Schwab pendant sa première présentation sur l'importance des acides aminés chez les vaches laitières.

Le professeur Schwab pendant sa première présentation sur l'importance des acides aminés chez les vaches laitières.

« Les acides aminés sont essentiels chez les vaches laitières, d'où l'importance de les prendre en compte au moment de la formulation », lance le conférencier qui rappelle qu'il existe dix acides aminés essentiels et dix non essentiels. Puis M. Schwab rappelle leurs nombreuses fonctions, ces derniers pouvant provenir de trois sources possibles : les protéines de la ration, les protéines microbiennes et les protéines endogènes. Dans ce tableau complexe, la méthionine et la lysine sont les deux principaux acides aminés limitants. Certaines matières premières sont plus riches que d'autres en lysine, comme la farine de sang (9 % de lysine), la farine de poisson (7,7 % de lysine) ou celle de soja (6,3 % de lysine). Un ratio optimum lysine/méthionine est à trouver pour viser un niveau optimum de taux protéique du lait. Ce ratio dépend des modèles existants, il est par exemple de 3 pour le modèle NRC révisé et de 2,37 pour le modèle CNCPS révisé en 2014 par Foskolos et al.. « Le ratio optimum lysine/méthionine dépend de votre modèle », insiste le conférencier qui donne ensuite quelques recommandations pour une alimentation équilibrée en acides aminés des troupeaux laitiers. Parmi ces dernières figurent des apports équilibrés en glucides et matières premières fibreuses pour optimiser l'ingéré et le fonctionnement du rumen. Des apports en suppléments protéiques riches en lysine (comme le LysiPearl) ou en méthionine (comme le MetaSmart) peuvent également contribuer à améliorer le ratio. « Pour les apports en protéines alimentaires, faites plutôt confiance à ce que la vache vous dit qu'à vos modèles », conclut de façon pragmatique le conférencier.

Pertes azotées

Le professeur Chris Reynolds de l'université de Reading au Royaume-Uni : « Il existe des pertes inévitables d'azote chez la vache laitière, mais on peut les réduire. »

Le professeur Chris Reynolds de l'université de Reading au Royaume-Uni : « Il existe des pertes inévitables d'azote chez la vache laitière, mais on peut les réduire. »

Dans l'intervention suivante, le professeur Chris Reynolds de l'université de Reading au Royaume-Uni s'intéresse aux pertes azotées en élevage laitier. Ces dernières sont estimées à 2,396 milliards de kg d'azote par an pour l'Europe des 27, pour un total de 23,1 millions de vaches laitières à 6 692 kg de lait par an et à 33,7 % de taux protéique moyen. « Il existe de grandes variations de l'efficacité azotée des troupeaux laitiers », affirme ensuite le conférencier, cette efficacité azotée allant en Europe de 0,21 à 0,32. « Il existe un taux maximum chez les troupeaux laitiers aux alentours de 0,40-0,45 », ajoute ensuite Chris Reynolds qui détaille ensuite les principaux postes de pertes d'efficacité azotée. Il existe trois postes principaux : la digestion, la maintenance (13 g/j) et la production laitière (36 g/j). Les pertes liées à la digestion se ventilent comme suit : pertes liées à la fermentation (35 g/j), aux protéines microbiennes (84 g/j), aux protéines non digérées (37 g/j) et aux protéines endogènes (58 g/j). « L'apport en énergie est un élément clé pour optimiser l'efficacité azotée des rations », conclut le conférencier qui prône une approche intégrée du métabolisme de l'énergie et de l'azote. Un apport en énergie réduit les excrétions d'azote par l'urine, avec une meilleure efficacité pour les sources d'énergie digestibles dans l'intestin plutôt que dans le rumen.

Effets épigénomiques
Puis c'est au tour de Milo Witbank, professeur de physiologie reproductive à l'université de Wisconsin-Madison (États-Unis), de faire une présentation sur les moyens d'améliorer la reproduction des vaches laitières. Parmi les essais présentés par ce dernier, une supplémentation en méthionine protégée du rumen (Smartamine) aboutit aux conclusions suivantes : la supplémentation en méthionine des vaches provoque des changements dans l'expression des gènes de l'embryon (effets épigénomiques stoppant l'expression anormale de gènes), améliore la taille des embryons et le taux de gestation des multipares. D'autres essais présentés par le conférencier américain montrent qu'une supplémentation en méthionine alimentaire protégée du rumen améliore la concentration en méthionine du plasma, tout en améliorant la concentration et le rendement en protéines du lait.

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Philippe Caldier

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 687 juin 2015

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Association EAPA : « Le plasma est un milieu hostile à la survie du virus de la DEP »

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Les producteurs européens de produits hémodérivés (plasma déshydraté, hémoglobine déshydratée, farine de sang, de globine, etc.) sont réunis au sein de l’association EAPA (association européenne des protéines animales). Ils se sont retrouvés lors du Victam, le mois dernier à Cologne, et ont invité des scientifiques à faire le point sur le rôle du plasma atomisé dans l’épidémie de diarrhée épidémique porcine (DEP) qui inquiète le monde entier.

L’association des producteurs européens de protéines animales, EAPA, s’est réunie pendant le Victam. Ils sont une petite dizaine à produire des produits dérivés du sang, hémodérivés : plasma déshydraté atomisé, hémoglobine déshydratée, farine de sang ou de globine, etc.

Membres de l’EAPA et scientifiques se sont succédé à la tribune, à l’occasion du Victam, pour évoquer les risques et les intérêts de l’utilisation des produits hémodérivés dans l’alimentation des animaux.

Membres de l’EAPA et scientifiques se sont succédé à la tribune, à l’occasion du Victam, pour évoquer les risques et les intérêts de l’utilisation des produits hémodérivés dans l’alimentation des animaux.

« L’utilisation des hémodérivés issus de non-ruminants est autorisée en Europe dans l’alimentation des animaux d’élevage depuis 2005, conformément au règlement N° 1292/2005, rappelle le Dr Javier Polo, vice-président de la R&D chez APC, l’un des membres de l’EAPA. Depuis cette date, l’incorporation des produits hémodérivés, surtout du plasma atomisé mais aussi l’hémoglobine atomisée, connaît une croissance générale progressive en Europe. » Les fournisseurs soulignent les avantages techniques du plasma atomisé notamment sur les porcelets après sevrage : « Cette utilisation a représenté un important facteur de dynamisation du marché », reconnaît Javier Polo. Mais l’Europe n’a pas suivi comme un seul homme : « Le marché anglais a imposé des restrictions d’ordre commercial en exigeant l’absence de produits d’origine animale dans l’alimentation des animaux destinés à la consommation humaine, poursuit-il. Les pays exportant de la viande ou du poisson au Royaume-Uni ont donc dû s’adapter à ces cahiers des charges restrictifs et exclure de leur formulation les hémodérivés. Mais aujourd’hui à l’exception de cette situation particulière, tous les pays producteurs de viande en Europe sont des consommateurs croissants des hémodérivés. »

Plasma et DEP
La première partie du séminaire était consacrée à des présentations scientifiques pour faire le point sur la qualité sanitaire des produits dérivés du sang notamment leur rôle dans l’épidémie de diarrhée épidémique porcine apparue sur le continent Nord-Américain en 2013. Tanjia Opriessnig, vétérinaire responsable de la chaire des pathologies infectieuses à l’institut Roslin d’Edimbourg : « Le plasma a été soupçonné d’être le responsable de cette infection dès février 2014 par l’Agence canadienne de sécurité alimentaire, rappelle-t-elle. Mais des études complémentaires ont rapidement écarté cette source probable de contamination. De plus, alors que du plasma contenant du matériel génétique du virus de la DEP (déterminé par PCR positif) était exporté vers l’ouest du Canada, entre février et décembre 2013, et introduit dans l’alimentation de près de 4 millions de porcs, la maladie n’a jamais été déclarée dans ces État. Le plasma fabriqué au Canada à partir d’animaux contaminés n’a en outre jamais révélé la présence du virus. » À ce jour, seuls les États de l’est canadien (Manitoba, Ontario et île du Prince Edward) ont été affectés. Pour Tanjia Opriessnig, seul le contact entre animaux vivants et les mouvements d’animaux sont responsables de la diffusion de la diarrhée épidémique porcine. Elle a résumé une première étude démontrant que le sang n’est pas une source probable de contamination : dans cet essai, du plasma issu d’un animal malade avait été administré oralement à des animaux sains sans déclencher d’infection. Dans un deuxième temps, un animal sain a été sciemment infecté puis son plasma a été déshydraté selon les normes des fabricants. « Le procédé d’atomisation a été suffisant pour inactiver le virus et aucun des animaux ayant ensuite consommé le plasma dans leur alimentation n’a présenté de séroconversion. » « Ces travaux confirment les travaux précédents de Gerber et al. et Pujols et Segalés en 2014 », souligne Javier Polo.
Les observations menées sur cette étude montrent que les animaux infectés consommant du plasma atomisé présentent des symptômes de DEP moins sévères que les porcelets n’en recevant pas dans leur régime alimentaire : diarrhée moins sévère, lésions intestinales réduites, excrétion virale inférieure et infection opportuniste par E. Coli réduite.
L’équipe de Tanjia Opriessnig a aussi testé le statut sanitaire d’animaux consommant du plasma commercial contenant du matériel génétique du virus de la DEP (déterminé par PCR positif) pendant 28 jours. Sa conclusion est que « le plasma commercial contenant du matériel génétique du virus n’est pas contaminant même à des doses plus élevées et des durées de consommation plus longues que les situations réelles de terrain ».
De son côté, Galena Quist-Rybachuk, vétérinaire praticienne en Belgique, a souligné que l’analyse PCR ne suffit pas à démontrer l’infectivité du plasma. Seule la réplication virale (quantification d’ARN neuf ou visualisation d’infection en culture cellulaire in vitro ou bio essaie in vivo) permet d’en démontrer l’infectivité. « Le virus de la DEP est un virus peu résistant et facilement inactivé par les procédures industrielles, a-t-elle expliqué. Il peut être présent dans le produit final sous une forme non infectieuse. Une fois inoculé directement dans le sang d’animaux vivants ce virus ne reste infectieux qu’à peine quelques heures : le sang n’est clairement pas un environnement favorable au développement du virus. De plus, un pH alcalin, comme c’est le cas du plasma sanguin, augmente la sensibilité thermique du virus. Le plasma potentialise donc l’inactivation du virus de la DEP car il constitue un environnement hostile à sa survie. »

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Françoise Foucher

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 688 juillet-août 2015

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Groupe CCPA/Colloque multi-espèces 2015 : impact de la nutrition sur le temps périnatal

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Les 11 et 12 juin derniers, le Groupe CCPA a organisé à Paris son premier Colloque multi-espèces sur le thème de l’impact de la nutrition sur la reproduction, la qualité des nouveau-nés et la lactation. L’événement a rassemblé près de 110 participants, professionnels de la santé et de la nutrition animales français et internationaux : vétérinaires, chercheurs, chefs de marché porc, cunicole et ruminants, distributeurs agricoles et responsables commerciaux. Onze nationalités étaient représentées (Allemagne, Portugal, République Tchèque, Italie, Espagne, Belgique, Madagascar, Algérie, États-Unis, Canada et Brésil).

Plus de 110 participants ont assisté au Colloque multi-espèces du Groupe CCPA.

Plus de 110 participants ont assisté au Colloque multi-espèces du Groupe CCPA.

« Ce type d’événement multi-espèces est rare ! s’exclame Fabrice Robert, responsable R&D du Groupe CCPA, en préambule. Pourtant, certaines thématiques essentielles, comme la nutrition des femelles reproductrices, sont communes aux différentes espèces animales. » Basé sur le principe de mutualisation des connaissances scientifiques, avec des parallèles réalisés entre élevages ruminants, porcs et lapins, ce colloque propose une démarche de Benchmarking ou comment s’inspirer d’une espèce pour innover dans une autre… Et les analogies sont nombreuses, même si les réponses varient d’une espèce à l’autre. Avec des interventions de chercheurs, de vétérinaires, de nutritionnistes et des témoignages terrain, les deux demi-journées se sont articulées autour de trois sessions thématiques :
- L’impact de la nutrition de la mère sur le développement fœtal.
- L’état corporel des femelles reproductrices : quelles conséquences ? Quel pilotage ?
- Les conditions physiologiques d’une bonne lactation.
Et comme pour convaincre les rares dubitatifs, Fabrice Robert se prête à une petite déclinaison simple en matière de base de référence multi-espèces. Chacune d’entre elles offre une particularité évidente :
- concernant l’évaluation du statut corporel de l’animal : la truie s’impose en termes de modèle d’évaluation des réserves, l’échographie y suffit,
- en matière de développement de l’embryon, la prolificité du lapin et la brièveté du cycle de reproduction en fait un client idéal,
- et quant à la lactation, la mesure en est directe chez la vache.

Nutrition des mères et carrière de leur progéniture
Le professeur Kim Vonnahme, du département des sciences animales de l’université du Dakota du Nord, a ouvert la première session en présentant ses travaux concernant l’influence de la nutrition des mères sur le développement embryonnaire. En effet, la nutrition de la mère et son état corporel vont conditionner l’expression de certains caractères génétiques du fœtus, avec des conséquences significatives sur le développement du futur animal : on parle de « programmation du développement ». Par exemple, il a été démontré qu’une activité modérée des truies pendant la gestation augmentait la circulation placentaire et, en conséquence, augmentait la qualité de carcasse de leur progéniture. Le professeur a souligné l’impact de la nutrition de la mère sur les échanges de nutriments placentaires et, par conséquent, sur la santé des futurs animaux et leur productivité (croissance, capacité de reproduction, longévité…).
Ses travaux ont trouvé un écho dans les interventions de Karine Bébin, spécialiste cunicole CCPA, et de Nicolas Destombes, responsable technique et nutrition lapin de Terrena, avec des résultats terrain mettant en évidence une amélioration de la viabilité embryonnaire. Les perspectives en élevages de porcs et ruminants ont également été évoquées. Les intervenants ont insisté sur l’intérêt de penser le plan d’alimentation en fonction du fœtus, via la concentration en acides aminés en fin de gestation, l’apport des vitamines du groupe B ou encore la réflexion autour du niveau et de la nature de l’énergie apportée à la mère.
Les derniers enseignements de la recherche et les essais terrain suggèrent également des pistes d’innovation, en termes de nutrition individualisée des mères et de pilotage nutritionnel pour orienter la carrière future de leur progéniture.

Le suivi du statut corporel, paramètre d’ajustement de la nutrition
La seconde session s’est focalisée sur le suivi de l’état corporel des femelles. Le professeur Jean-Yves Dourmad, ingénieur de recherche à l’Inra de Rennes, a fait état du lien étroit existant entre le statut corporel des femelles reproductrices, la reproduction et la santé future des nouveau-nés. La mobilisation des réserves corporelles lipidiques et protéiques avant la mise-bas doit être maîtrisée sous peine de préjudice sur la santé et les performances de production des femelles et la santé de leur portée. Un engraissement excessif des femelles entraîne des mises-bas difficiles, un déficit en lactation et un état inflammatoire avancé : « Ne pas trop grossir en gestation pour ne pas maigrir en lactation. » Les outils de mesure et leur intégration dans le management de la nutrition sont différents d’une espèce à l’autre, allant d’une utilisation sporadique de l’évaluation du statut corporel à une utilisation systématique, couplée à une adaptation individuelle du niveau alimentaire.
Chez les truies, le suivi de la dynamique corporelle (muscle et tissus adipeux) en fin de gestation montre que « le déficit nutritionnel des truies en fin de gestation pénalise la croissance de toute la portée », indique Laurent Roger, responsable du département porc CCPA.

(...)

Marion Le Béchec

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 688 juillet-août 2015

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Aquaculture Natural Solutions : pour un approvisionnement marin durable

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Dans un contexte de surexploitation des ressources marines par la pêche, la valorisation des coproduits trouve tout son sens. C'est le positionnement que tient Aquaculture Natural Solutions, créée par Dominique Corlay, qui assure à la fois le sourcing, le conseil et l'élaboration de solutions nutritionnelles.

Aquaculture Natural Solutions (ANS), située à Coëtmieux dans les Côtes-d'Armor, est une société d’étude et de conseil créée par Dominique Corlay. Cette PME, qui affiche un chiffre d'affaires de 450 000 euros en 2014, se décline autour de trois activités : le sourcing, le conseil et le négoce d'ingrédients marins pour le marché du feed (pour l'aquaculture à 95 %) et du food, « sachant que de plus en plus de produits du feed vont désormais vers le food, en particulier les huiles, constate Dominique Corlay. La progression de ces dernières dans le food (oméga-3, EPA/DHA) se fait au détriment de l'aquaculture, induisant une forte pression sur les prix. »

Dominique Corlay, directeur d'Aquaculture Natural Solutions, valorise les coproduits de la pêche dans une démarche durable, « un enjeu majeur pour le secteur de la nutrition animale ».

Dominique Corlay, directeur d'Aquaculture Natural Solutions, valorise les coproduits de la pêche dans une démarche durable, « un enjeu majeur pour le secteur de la nutrition animale ».

Produits certifiés durables
Le positionnement d'ANS consiste à valoriser les coproduits de la pêche dans une démarche durable : l'entreprise apporte d'ailleurs une certification « durable » à ses approvisionnements marins, « un enjeu majeur pour le secteur de la nutrition animale », souligne le directeur, illustrant son propos par le cas de l'Irlande, qui a choisi de se positionner à 90 % sur une production de saumon bio : « C'est une démarche de segmentation extrême qui réussit », commente le directeur. ANS développe également des produits plus techniques et à haute valeur ajoutée, comme les hydrolysats : « Ils ont beaucoup d'intérêt grâce à la digestibilité plus élevée de la protéine, et participent à l'immunité de l'animal. Ils sont beaucoup utilisés en petfood, en aquaculture et pour les phases difficiles des animaux de rente, comme le sevrage du porcelet ou les stades de reproduction. »
Le sourcing s'effectue notamment sur l'île Maurice, où sont valorisés les coproduits issus de l'industrie thonière, et au Pérou pour sa pêche de calamars géants, à partir desquels sont fabriqués, à l'emporte-pièce, les encornets, et dont les chutes servent à la fabrication de farines pour l'aquaculture. « Le sourcing se développe aussi fortement à partir de coproduits de l'aquaculture, notamment de saumon, crevettes, pangasius : la tête et la carapace de la crevette servent par exemple pour les farines, les chutes de saumons pour des huiles. »
La valorisation des coproduits les plus simples (poudres) au plus élaborés (huiles et hydrolysats) est en constante augmentation alors que la ressource diminue. « Cela tient au fait qu'on valorise de mieux en mieux les coproduits issus de l'aquaculture, commente Dominique Corlay. Ces ingrédients sont valorisés notamment en petfood, volaille, porcelet ou aquaculture, selon l'espèce cible. »

Qualifier les ingrédients pour l'aquafeed
Les solutions nutritionnelles pour l'aquaculture développées par ANS sont spécifiques aux espèces visées et adaptées aux conditions d'élevage. « Par exemple, nous travaillons en ce moment avec un laboratoire français sur la valorisation de composés actifs très purifiés, extraits d'algues, pour développer un produit dédié aux pathologies de la crevette et aussi du poisson. Ce produit sera destiné au fabricant d'aliments et à l'éleveur. Nous ciblons en particulier les pays en très fort développement, en Asie du sud-est et en Amérique latine notamment. »
L'activité de conseil et consulting s'adresse quant à elle aux producteurs de matières premières pour le marché du feed ou « qui veulent qualifier leurs produits pour l'aquafeed, précise Dominique Corlay. Nous réalisons dans ce cas un protocole d'essai avec un dossier de résultats qui évalue l'intérêt du produit pour l'aquafeed. Nous calculons l'effet dose, la durée et le mode d'administration pour l'espèce cible. On découvre aussi parfois un intérêt en aquaculture. » ANS intervient enfin sur des projets industriels comme des lignes d’extrusion pour de l’aquafeed.

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Sarah Le Blé

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 689 - septembre 2015

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Filière avicole : « Le marché mondial croît de 7 % par an »

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À l’issue d’une intervention de près d’une heure, présentée lors de la journée Novacarb de juin dernier, Pascale Magdelaine, directrice du service économie et prospective de l’Institut technique des filières avicoles, cunicoles et piscicoles, a répondu à des questions sur le marché avicole mondial et européen ainsi que sur les défis pour la filière française.

Pascale Magdelaine : « La consommation se déplace vers les produits standards. »

Pascale Magdelaine : « La consommation se déplace vers les produits standards. »

La Revue de l’alimentation animale (RAA) : Le commerce mondial de volailles semble en croissance : confirmez-vous cette tendance ?
Pascale Magdelaine : Même s’il a un peu ralenti au cours des deux dernières années à cause de la grippe aviaire et de l’embargo russe, il est effectivement toujours en croissance.

RAA : Dans quelles proportions et comment cela s’explique-t-il ?
P. M. : Sur les vingt dernières années, il est en croissance d’environ 7 % par an et on pense que cela va continuer à un rythme assez élevé. D’une part, la consommation continue à se développer et pas forcément dans des régions qui sont très productrices ou qui ont la capacité de produire beaucoup. Donc, cela génère des flux commerciaux très importants. D’autre part, il y a une spécialisation de la consommation. Par exemple, la Chine consomme les pattes des poulets, permettant de valoriser l’ensemble des parties d’une volaille. Ce marché est en train de rattraper celui de la viande de porc et, à partir de 2020, il sera devant ceux du bœuf et du porc.

RAA : Quels sont les principaux pays producteurs de volailles dans le monde ?
P. M. : Les États-Unis, le Brésil, la Chine et l’Union européenne. En termes d’exportations, les États-Unis et le Brésil ont deux stratégies différentes. Les deux pays exportent les mêmes quantités mais la valeur des exportations brésiliennes est bien supérieure. Les Américains exportent ce qui n’est pas bien valorisé sur leur marché intérieur : les cuisses vers la Russie et les pattes vers la Chine. Les Brésiliens, eux, exportent des produits à haute valeur ajoutée : le filet vers l’Europe ou les cuisses désossées vers le Japon.

RAA : En 1995, l’Europe occupait 20 % du marché mondial contre 10 % aujourd’hui : comment expliquez-vous cette régression ?
P. M. : Premièrement, par des écarts de prix de revient : même s’ils se réduisent, ils restent importants. Par exemple, le Brésil est 30 % moins cher que l’Europe : cela explique que les nouveaux marchés soient pris par les pays les plus compétitifs. Deuxièmement, en 1994 est intervenue la signature des accords de Marrakech : ceux-ci ont d’abord plafonné, puis réduit et enfin supprimé les soutiens à l’exportation dont bénéficiait l’Europe. Cela a forcément eu une incidence sur la part de celle-ci dans le marché mondial.

RAA : Comment la production avicole européenne évolue-t-elle ?
P. M. : Elle progresse légèrement mais avec des situations très différentes : en Allemagne et, plus récemment en Pologne, la production est assez dynamique, ces deux pays tirant vers le haut la croissance européenne. En revanche, des pays traditionnellement gros producteurs comme la France ou la Grande-Bretagne sont plutôt stables ou en légère décroissance.

RAA : Vous parlez de la Pologne : en quelques années, elle est passée du sixième au premier rang européen !
P. M. : C’est vrai, au moins en poulets, et peut-être même en tout type de volailles. Un pays en très forte croissance sur les trois ou quatre dernières années.

RAA : Pourquoi a-t-il le vent en poupe ?
P. M. : Il a structuré sa production autour de grosses unités d’élevage. Le coût de l’alimentation se situe dans les mêmes eaux qu’en France. En revanche, le coût de la main-d’œuvre est plus faible. Par ailleurs, la Pologne fait des poulets plus lourds. Conséquence : notre pays est un peu pénalisé pour faire des produits de découpe.

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Gilles Hardy

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 690 - octobre 2015

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Lab to Field : cap sur l’alimentation-santé-performance

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Créée en 2012, Lab to Field est une société de recherche et de services spécialisée en nutrition équine et sur la relation entre alimentation, santé, performance et bien-être du cheval. Rencontre à Pouilly-en-Auxois (Côte d'Or) où se situe l'écurie expérimentale dans laquelle travaille la start-up. Issue d'Agrosup Dijon, elle entend être un lien entre recherche et terrain tout en affichant son indépendance.

Samy Julliand devant l'écurie expérimentale : « Nous visons un rayonnement mondial ».

Samy Julliand devant l'écurie expérimentale : « Nous visons un rayonnement mondial ».

« Mieux nourrir, mieux courir ». Le slogan de Lab to Field délivre un message clair, au même titre que les propos de l’entrevue avec Samy Julliand, directeur de la start-up adossée à l'équipe de recherche en nutrition équine d'Agrosup Dijon qui mène depuis près de vingt ans des recherches sur la digestion et la nutrition du cheval. « Historiquement spécialisée sur la digestion et les relations entre alimentation et santé digestive, et plus récemment sur l'évaluation de la dépense énergétique du cheval à l'exercice, l'équipe de Dijon a constaté que les avancées des recherches internationales en nutrition équine étaient peu prises en compte sur le terrain », affirme Samy Julliand. Avec le soutien d'Agrosup Dijon et de l'incubateur bourguignon Premice, ce dernier crée donc Lab to Field, une start-up qui assure le lien entre recherche et terrain. « Notre objectif est d'apporter à un plus grand nombre de professionnels des informations scientifiquement étayées et actualisées, et ceci de façon indépendante », ajoute notre interlocuteur. « Les recherches dijonnaises s'intéressent davantage à la nutrition du cheval athlète depuis les années 2000 », rappelle M. Julliand. L'estimation des besoins énergétiques des chevaux suppose la mise au point de moyens et de méthodes de mesure adaptées aux différentes catégories d’exercices. Des matériels spécifiques à l’expérimentation sont utilisés pour évaluer la consommation d’oxygène des chevaux pendant l’effort, comme l’Equimask et le K4b2 (Cosmed) adaptés pour le cheval.

Logiciel Equiligne

La création d'Equiligne, un logiciel d’aide au rationnement construit sur la base de données scientifiques publiées, est aussi l'une des premières réalisations communes d'Agrosup Dijon et de la toute jeune entreprise qui emploie aujourd'hui deux salariés en plus de son gérant (une ingénieur d'études chargée de la mise en place et de la conduite des projets de recherche et une chargée de communication). « Equiligne va plus loin que les logiciels existants pour le rationnement des chevaux. Il facilite la mise en évidence des déséquilibres alimentaires, il simplifie l'ajustement des rations, il constitue une aide au diagnostic vétérinaire et il permet de conserver un historique nutritionnel de chaque cheval. » Son originalité est de mettre en avant la « valeur santé » des rations en plus d'estimer si les apports couvrent les besoins. Samy Julliand développe ensuite progressivement toute une palette de services et de conseils en nutrition équine : audits nutritionnels pour les structures équines incluant la construction d'un plan de rationnement et la mise en place d'un suivi annuel. « Nos recommandations sont individualisées pour s'adapter à la spécificité de chaque structure et nous proposons un conseil indépendant fondé sur une expertise issue des connaissances scientifiques internationales, insiste notre interlocuteur. Être à la pointe des connaissances nous permet d'avoir un temps d'avance et d'être force de proposition, affirme Samy Julliand dont les axes d'expertise se sont progressivement élargis voir encadré p.XX). Nous cherchons, par nos conseils, à limiter les risques de maladies, de déviances du comportement, de contre-performances, etc. liés à l'alimentation. »

L’Equimask et le K4b2 (Cosmed) couplés à un cardiofréquencemètre permettent de mesurer les paramètres cardiorespiratoires pendant un effort sur le terrain. Copyright : Lab to Field

L’Equimask et le K4b2 (Cosmed) couplés à un cardiofréquencemètre permettent de mesurer les paramètres cardiorespiratoires pendant un effort sur le terrain.
Copyright : Lab to Field

Lab to Field vulgarise par ailleurs les connaissances scientifiques en nutrition et santé digestive équine, auprès des nombreux professionnels de la filière par des formations sur mesures dispensées tant en France qu'à l'étranger. Ces formations touchent des publics variés, et notamment les fabricants d'aliments dont les équipes scientifiques ou technico-commerciales souhaitent souvent « revenir aux fondamentaux », comme le souligne Samy Julliand. S'appuyant sur des moyens de recherche variés et complémentaires, Lab to Field propose soit des études sur le terrain, soit des études en conditions contrôlées. La société apporte également son appui scientifique au développement de produits pour des industriels et à leur homologation auprès des instances de référence : Efsa (European food safety authority), EMA (European medicine agency), Echa (European chemicals agency), FDA (Food and drug administration), etc.

Pour faciliter le développement de produits innovants, Lab to Field est membre de deux pôles de compétitivité : Hippolia, pôle de compétitivité filière équine basé en Basse-Normandie, et Vitagora, pôle de compétitivité goût-nutrition-santé dont le siège est basé en Bourgogne mais qui s’appuie également sur les régions Ile-de-France et Franche-Comté. Enfin, l'intégration début 2016 de l'équipe de recherche en nutrition équine d’Agrosup Dijon à l'UMR PAM (Procédés aliment microbiologie) regroupant une centaine de chercheurs est de nature à renforcer l'efficacité des recherches sur le microbiote, la digestion et l'alimentation du cheval (plus d'informations sur www.umr-pam.fr).

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Philippe Caldier

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 691 - novembre 2015

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Focus marché : la filière équine aujourd’hui

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Stéphane Jothy, responsable international du marché cheval chez InVivo NSA, et Éric Touzaint, chef du marché cheval France chez InVivo NSA, proposent un focus sur la filière équine aujourd’hui et les possibilités de développement à l’international. Questions-réponses.

La Revue de l’alimentation animale : En tant que professionnel de la filière nutrition et aliments pour chevaux, comment analysez-vous la filière équine française aujourd’hui ?

Éric Touzaint : La France est le 3e pays de l’Europe occidentale en nombre d’équidés. On en compte près de 950 000 qui se répartissent en quatre segments : sport en loisir et compétition avec 440 000 chevaux (50 % de professionnels et 50 % de particuliers), les courses avec 30 000 chevaux (60 % trotteurs et 40 % galopeurs), l’élevage avec 460 000 chevaux (65 % pour le sport et loisir, 20 % pour les courses, 15 % en trait) et les traits avec 20 000 chevaux (viande et travail) (1).

Eric Touzaint, chef de marché équin Royal Horse France. Copyright : InVivo NSA

Eric Touzaint, chef de marché équin Royal Horse France. Copyright : InVivo NSA

Après avoir rappelé ces chiffres clés, nous pouvons faire le constat d’un marché mature avec un nombre d’équidés stable mais avec des évolutions plutôt à la baisse. Le nombre de licenciés à la FFE (Fédération française d’équitation) est en diminution d’environ 2,5 % entre 2012 et 2014 soit 689 000 cavaliers recensés pour 2014. En ce qui concerne les courses, le nombre de chevaux reste stable. Enfin en ce qui concerne l’élevage, on constate des chiffres plus optimistes car si le nombre de naissances des chevaux de selle reste sur une tendance baissière depuis 2012 (-12 % entre 2012 et 2014), on espère une stabilisation du nombre de naissances entre 2014 et 2015 compte tenu du nombre de juments saillies en 2014. Cette tendance positive est d’autant plus sensible pour les chevaux de courses, puisque derrière des chiffres stables depuis 2010, on attend une légère hausse des naissances en 2015 par rapport à 2014, compte tenu du nombre de juments saillies en 2014, supérieur de 1 %. Seul l’élevage des chevaux de traits et des ânes confirme une baisse des juments saillies en 2014 (-9 %), ce qui induit forcément une baisse des naissances en 2015.

RAA : Et concernant la production d’aliments pour chevaux ?

E. T. : Concernant les statistiques de ventes, les chiffres recensés par les syndicats Coop de France et le Snia, laissent apparaître une diminution des productions d’aliments sur le second semestre 2014 (95 915 tonnes soit -2,03 % sur N-1), suivi d’une augmentation sur le 1er semestre 2015 (99 755 tonnes soit +4,84 % sur N-1) pour un total proche de 196 000 tonnes. Mais la tendance positive de ce 1er semestre 2015 est relative car depuis le 1er janvier 2015, les statistiques des productions d’aliments équins comprennent les mashs ce qui n’était pas le cas en 2014. Il convient également d’ajouter les aliments non produits en France et ceux qui ne sont pas répertoriés par nos syndicats, ce qui remonte très sensiblement le total que le Club de nutrition équine français estime proche de 300 000 tonnes.

La situation conjoncturelle n’est pas facile. Elle favorise un marché beaucoup plus concurrentiel que par le passé mais la stabilisation voir la progression des naissances pour les chevaux de sports de loisirs, de compétitions et de courses nous permet de rester optimistes pour l’avenir à moyen terme.

(...)

Propos recueillis par Caroline Morice

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 691 - novembre 2015

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Symposium IHSIG : santé intestinale des volailles et innovations

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Plus de 240 personnes de 22 pays ont assisté au troisième symposium IHSIG (Intestinal health scientific interest group) qui s'est déroulé à Gand du 15 au 16 octobre. Une belle occasion de faire le point sur les innovations en termes de recherches et de solutions pour améliorer la santé intestinale des volailles.

Le symposium s’est déroulé dans le centre de conférence Het Pand de l'université de Gand.

Le symposium s’est déroulé dans le centre de conférence Het Pand de l'université de Gand.

L'IHSIG est une plate-forme de chercheurs de plusieurs pays d'Europe (Belgique, Pays-Bas, Italie, Allemagne, Espagne, France) créée en 2010 afin de stimuler les recherches et les interactions entre ses membres, tous spécialisés sur la santé intestinale des volailles. Dans ses propos introductifs, Filip Van Immerseel, professeur à la chaire de pathologie aviaire de la faculté de médecine vétérinaire de Gant et co-organisateur de l'IHSIG 2015, rappelle que les deux premières conférences de l'organisation ont eu lieu en 2012 et 2013 en partenariat avec la société Kemin, tandis que ce troisième Symposium est sponsorisé par plus d'une vingtaine de sociétés et instituts de recherche, actifs dans le domaine de la volaille.

Le thème majeur de ce troisième Symposium est le concept One health qui part du principe que tout est connecté : la santé humaine, la santé des animaux, l'environnement, et ceci dans un monde globalisé où humains et animaux interagissent davantage, comme l'a rappelé Ron Fouchier, conférencier de la première journée. « Cette interconnexion nécessite une approche coordonnée et multidisciplinaire, si l'on veut éviter l'émergence et la propagation de maladies pouvant affecter tant les animaux que les hommes », affirme-t-il en rappelant que la production de volailles est essentielle, source de protéines abordables et de faibles empreinte carbone. « Les volailles sont sélectionnées pour leurs performances de croissance et pas pour leur résistance aux pathogènes ». Il estime qu'il serait utile de mettre au point des souches résistantes aux maladies et qu'il existe un réel besoin, chez les volailles, de vaccins plus efficaces contre la grippe.

Impact économique des infections à Campylobacter

Dans l'intervention suivante, Tom Humphrey, professeur de bactériologie et de sécurité alimentaire à l'université de Swansea (Royaume-Uni), fait le point sur les Campylobacter, un pathogène « qui n'est pas celui que l'on croit » chez les volailles. Présent partout dans le monde, on le trouve chez la plupart des animaux et est très difficile à contrôler. « Les volailles, comme les Campylobacter, ont changé depuis cinquante ans », rappelle le professeur qui souligne que ces bactéries affectent la santé, le bien-être et les performances des volailles en s'attaquant à leur intestin. Une étude réalisée par le conférencier, sur 797 bandes de volailles de 214 élevages, a permis de mieux comprendre les liens entre le niveau d'infection de Campylobacter avec certains facteurs d'élevage comme le taux de pododermatite (ce dernier étant plus élevé dans les élevages fortement infectés). D'autres essais sont présentés montrant qu'une infection artificielle de volailles par C. jejuni affecte leur croissance et la structure des villosités de l'intestin, tandis que certains régimes alimentaires ont la particularité de diminuer l'impact de l'infection. « Les élevages atteints de Campylobacter ont en général un moins bon indice de consommation », ajoute le conférencier qui apporte plusieurs estimations de l'impact économique des infections à Campylobacter, ces dernières allant de 25 à 75 euros/1 000 volailles selon les pays européens considérés.

Filip Van Immerseel a introduit le symposium.

Filip Van Immerseel a introduit le symposium.

Diversité microbienne

Puis c'est au tour de Filip Van Immerseel et Gwen Falony du Raes Lab de Liège de faire une présentation sur la santé du microbiote intestinal. « La diversité microbienne est importante pour la santé de l'intestin et il existe des similitudes entre le microbiote humain et celui des volailles », affirme M. Van Immerseel au début de son intervention. D'où l'intérêt du projet Flemish Gut Flora qui vise à étudier la microflore intestinale de plus de 5 000 personnes réparties dans les Flandres, soit un échantillon dix fois plus important que celui des études antérieures. « Les effets des métabolites bactériens sur leur hôte sont cruciaux, mais il n'existe pas encore d'outils pour les mesurer », souligne Gwen Falony qui ajoute que le mécanisme de la préservation de la santé de l'intestin dépend de l'hôte, et que certains additifs peuvent améliorer la santé intestinale, comme l'ont montré certains posters présentés lors du symposium.

« La volaille reste très sujette à des infections à salmonelles. Les acides gras à courte chaîne, connus pour leur capacité antibactérienne, sont utilisés depuis des années comme additifs dans l'aliment des volailles », explique l'un des posters du département des maladies aviaires de la faculté de médecine vétérinaire de l'université de Gant. « Les butyrates en sont un exemple bien connu, et afin de permettre un relargage lent dans l'intestin, ces acides gras à courte chaîne peuvent être ajoutés sous forme de triglycérides », ajoutent les auteurs de l'étude qui ont montré qu'une supplémentation du poulet, en trivalerin (3 g/kg d'aliments) et monobutyrin (6 g/kg d'aliments), permettait de réduire la colonisation de l'intestin des poulets en Salmonella enteritidis.

Un autre poster présenté par Bart Boomsma, de Corbion Purac, a montré un impact positif d'une supplémentation en lactylates de poulets atteints d'entérite nécrotique liée à Clostridium perfringens. « Bien que les lactylates n'aient pas eu d'incidence sur les performances de croissance, les lésions intestinales et le taux de mortalité ont été réduits significativement à la dose de 3 kg/t », résume l'auteur du poster.

Un autre poster rappelle l'existence depuis décembre 2013 du programme européen Effort, consortium transdisciplinaire composé de vingt partenaires de dix pays européens dont le but est d'apporter des données scientifiques sur les conséquences des résistances antimicrobiennes dans la chaîne alimentaire, en relation avec la santé et le bien-être animal, la sécurité alimentaire et l'économie des productions.

Réduire l'impact environnemental

Ilias Kyriazakis de l'université de Newcastle (Royaume-Uni) s'est intéressé dans sa présentation aux moyens d'améliorer l'impact environnemental de la production de volailles. « Selon la FAO, plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées aux activités d'élevage », souligne le conférencier. Selon ce dernier, on attache souvent trop d'importance aux activités agricoles elles-mêmes (réduction de l'utilisation d'énergie ou émissions liées aux déjections), alors qu'une bonne part de ces émissions provient de sources indirectes comme la production ou le transport d'aliments du bétail. M. Kyriazakis souligne trois moyens pour améliorer l'impact environnemental des élevages de volailles : « Améliorer l'efficacité alimentaire, ce qui réduirait les émissions provenant à la fois de la production d'aliment et du traitement des lisiers, proposer aux animaux des rations plus équilibrées, ce qui réduirait l'excrétion de nutriments tels que l'azote ou le phosphore, et sélectionner des ingrédients alimentaires caractérisés par un moindre impact environnemental. » Puis le conférencier s'intéresse au remplacement du soja par des sources locales de protéines produites en Europe. « Ces protéines locales réduisent au final très peu l'impact environnemental de l'élevage, car le soja est remplacé par des acides aminés de synthèse et des huiles végétales qui sont des ingrédients à impact environnemental élevé », souligne le conférencier qui estime que le rôle des nutritionnistes est fondamental dans cette approche. Ilias Kyriazakis dirige par ailleurs le réseau international Animal health and greenhouse gaz emissions intensity network*. Composé de 58 membres de 17 pays, ce réseau de constitution récente regroupe des chercheurs, des scientifiques, des spécialistes en sciences animales et en économie. « Nous étudions le rôle entre la santé animale et l'impact environnemental de l'élevage », explique Ilias Kyriazakis qui invite les participants au symposium de Gand à rejoindre ce réseau international.

(...)

Philippe Caldier

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 692 - décembre 2015

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Session Aftaa : les filières ovines passées à la loupe

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La session de l'Aftaa sur les productions ovines a réuni une trentaine de participants à Toulouse.

La session de l'Aftaa sur les productions ovines a réuni une trentaine de participants à Toulouse.

Le 2 mars dernier à Toulouse, la dernière session de l'Association française des techniciens de l'alimentation et des productions animales, l’Aftaa, s’est consacré aux productions ovines. L’occasion de faire le point sur cette filière française délicate.

« Une brebis laitière n'est pas une petite vache laitière… L'extrapolation ne fonctionne pas. » Voilà un constat entendu à maintes reprises lors de la dernière session de l'Aftaa. À Toulouse, le 2 mars, une trentaine de participants se sont penchés sur les problématiques des filières ovines, lait et viande. Deux productions pour lesquelles les repères en matière de nutrition s'avèrent beaucoup moins exhaustifs que chez la vache.

Il faut dire que l'élevage ovin pèse relativement peu en France, au regard de la production bovine. Les effectifs totaux (brebis et agnelles de toutes races) se situent aux alentours de 7 millions de têtes. Une comparaison des volumes de lait se révèle encore plus parlante. Environ 250 millions de litres de lait brebis sont produits en France chaque année ce qui représente à peine 1 % de la production de lait de vaches (25 milliards de litres).

A l'image des autres espèces, la nutrition reste le paramètre essentiel de la performance en élevage ovin lait ou viande, mais des facteurs extérieurs interfèrent et peuvent remettre en cause les gains apportés. C'est particulièrement le cas avec les problèmes sanitaires, rencontrés notamment avec la présence de parasites. La session de l'Aftaa a donc consacré une place importante à la question de la parasitologie.

Très dépendants des AOC

En France, les brebis laitières sont principalement localisées dans les trois bassins traditionnels que sont le rayon de Roquefort, les Pyrénées-Atlantiques et la Corse. Une très grande majorité des éleveurs de ces zones est engagée dans des démarches d’Appellation d’origine contrôlée (AOC). De son côté, la filière allaitante est marquée par la très grande diversité de ses systèmes de production. Les élevages sont nichés essentiellement dans des zones particulières du territoire, souvent parmi les plus difficiles d’un point de vue pédoclimatique. À cette hétérogénéité de type d'élevage correspond un large éventail de races (pas moins de 57 races ovines sont reconnues par le ministère de l’Agriculture).

Sur le plan alimentaire, les troupeaux ovins se caractérisent surtout par la place importante de l’herbe dans la ration des animaux et une autonomie élevée. Selon une étude publiée en 2014 par l’Institut de l’élevage (désormais l'Idèle), 82 % en moyenne des rations des cheptels ovins, productions laitière et allaitante confondues, étaient composés d'herbe pâturée ou conservée. Dans le détail, cette proportion atteignait 83 % pour les brebis allaitantes et 77 % pour les brebis laitières. Cette enquête révélait également qu'en moyenne 88 % des aliments consommés par les animaux étaient produits sur les exploitations.

Il faut dire que la nature des rations, et notamment leur niveau de concentré, reste étroitement conditionnée par les cahiers des charges des différents signes officiels de qualité. « Au niveau de la filière laitière, plus de 80 % sont engagés dans des démarches AOP/AOC, qui impliquent des contraintes bien particulières », explique Gilles Lagriffoul de l'Idèle.

Professeur à l'université vétérinaire de Barcelone, Gerardo Caja a contribué à de très nombreux travaux de recherche sur l'espèce ovine.

Professeur à l'université vétérinaire de Barcelone, Gerardo Caja a contribué à de très nombreux travaux de recherche sur l'espèce ovine.

Les modèles de prédiction perfectibles

Pour discuter des effets de l'alimentation sur la composition du lait de brebis, les responsables de l'Aftaa avaient invité le docteur Gerardo Caja, de l'université de Barcelone. À première vue, les pratiques observées en Espagne se révèlent bien éloignées de celles mises en œuvre dans les troupeaux français. Malgré tout, les propos du spécialiste espagnol se sont avérés riches en enseignements (voir encadré). Celui-ci s'est penché notamment sur la comparaison des modèles de prédiction de l’ingestion chez la brebis laitière en lactation. Une telle analyse fait apparaître d'importants écarts. Entre les références Inra de 1988 et celles de 2007, les différences atteignent 1 kilogramme de matière sèche ingérée pour des brebis produisant plus de 3 litres de lait par jour. La comparaison des modèles d'équations américains (NRC), Pulina (1996) et du professeur Caja (2002) fait apparaître aussi des écarts sensibles, même si les courbes traduisant le niveau d'ingestion se révèlent parallèles.

Si les niveaux de complémentation des brebis sont assez faibles dans les systèmes d'élevage français, l'optimisation des performances apparaît pourtant pertinente sur le plan technico-économique. Joël Le Souarnec, nutritionniste chez InVivo, a développé cette idée. À propos des brebis laitières, il parle des « 100 jours décisifs » après la mise bas. « Même si les volumes de lait journaliers baissent vite, on peut observer une diversité de niveaux de production entre animaux ». Une certaine persistance de la production a d'ailleurs été mise en évidence par des essais, menés notamment à la Ferme expérimentale du lycée agricole de Saint-Affrique. « Lorsque la lactation commence haut, elle se termine aussi à des niveaux plus élevés ». D’où l'idée de donner « un élan à la lactation ».

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F. Brèthes

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 695 - avril 2016

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Petfood : Purina lance son programme « Purina in society »

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Au mois de février dernier, Purina a organisé à Bruxelles le forum européen Better with pets. Des experts référents ont apporté leur vision sur l’importance des animaux de compagnie dans notre société, en se basant sur plusieurs travaux scientifiques prouvant le rôle positif des chiens et des chats dans nos vies modernes. L’occasion pour Purina de dévoiler son programme Purina in Society, au sein duquel les aspects nutrition et bien-être animal sont mis en avant.

Sophie Dubois, présidente de Nestlé Purina Petcare.

Sophie Dubois, présidente de Nestlé Purina Petcare.

Pour Purina, « lorsque les Hommes et les animaux vivent ensemble, la vie est meilleure ». L’entreprise a effectué des recherches et a décidé d’organiser, au mois de février à Bruxelles, le premier forum européen Better with pets. Au travers des trois tables rondes proposées, des experts ont partagé avec les participants leur regard sur « l’importance de l’animal dans la société, auprès de l’Homme et sur les actions concrètes à mener pour améliorer leur avenir commun ».

Purina souhaite réellement s’investir dans la promotion des bienfaits des animaux : « En tant qu’entreprise leader du secteur des animaux de compagnie, nous comprenons bien que nous sommes dans une position unique et que nous devons jouer un rôle majeur dans la promotion des impacts bénéfiques qu’offre la compagnie d’un chien ou d’un chat. » C’est donc, naturellement, lors de ce forum que Purina en a profité pour dévoiler son programme d’engagements Purina in Society.

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C. Morice

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 696 - mai 2016

 

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Lallemand Animal Nutrition : quel avenir pour les parcs d’engraissement ?

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La consommation de viande de bœuf va crescendo et cela ne va pas s’arrêter. Les parcs d’engraissement, ou feedlots, sont une réponse face à cette demande. Mais quel avenir pour eux à une époque où le bien-être animal et la qualité de la viande sont une priorité pour les consommateurs ? Des réflexions, des propositions et de nouveaux résultats de recherche ont été présentés lors de l’International beef exchange de la société Lallemand Animal Nutrition.

Pedro Braga Arcuri, agronome à l’Embrapa, corporation brésilienne de recherche en agriculture.

Pedro Braga Arcuri, agronome à l’Embrapa, corporation brésilienne de recherche en agriculture.

Une nouvelle révolution alimentaire est en marche induisant une évolution certaine de l’élevage. La consommation alimentaire et la production agricole mondiales augmentent d’année en année, pour atteindre +60 % en 2050 par rapport à la dernière décennie. L’OCDE* et la FAO** prévoient une élévation annuelle de +1,2 %, jusqu’en 2050, de la production et consommation de bœuf mondiales avec en tête le Brésil, la Chine ou encore l’Argentine. Des potentiels de marché se trouvent également en Inde, avec le développement de l’élevage de « carabeef », mais également l’Afrique, non prise en compte aujourd’hui mais avec une expansion suivie de près. Tel est le tableau mondial qu’a présenté Pedro Braga Arcuri, agronome à l’Embrapa, corporation brésilienne de recherche en agriculture, lors de l’International beef exchange organisé par Lallemand Animal Nutrition en mars dernier, à Vérone en Italie.

Pour répondre à cette demande, réelle et mondiale, de viande de bœuf, il faut réfléchir à des solutions et des ressources potentielles, certes, mais en n'oubliant pas l’aspect durable, élément indispensable aujourd’hui. « Les pâturages restent une problématique à l’extension de nos élevages. En Europe, ils sont bien gérés et ne font pas défaut. Les normes bien-être assurent cet équilibre. Mais d’autres pays connaissent depuis plusieurs dizaines d’années des déficits en terre, de qualité nutritionnelle insuffisante, telles que les landes, les terres acides ou des zones en régions arides. Au Brésil, cette recherche de pâtures a entraîné, dans les années 1980, une majeure partie de la déforestation, environ 75 %. C’est de là que les parcs d’engraissement, ou feedlots, sont apparus. Ils ont entrainé l’amélioration de la rentabilité des élevages dans ces zones, de nouvelles sélections génétiques de races bovines et une consommation d’aliments concentrés plus élevée. Cette consommation future de bœuf doit assurer de bonnes pratiques en matière de production économe en carbone, en n’oubliant pas les aspects sociétaux. Cette production doit intégrer l’économie "verte" regroupant les thèmes liés à l’environnement, au social et à l’économie. »

Une des solutions, présentée par l’agronome, est l’association de zones de culture et de pâture : « Des terres associent des cultures de maïs par exemple et de graminées entre chaque ligne. Une fois le maïs récolté, les bovins arrivent pour brouter les graminées restant. »

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C. Morice

Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA 696 - mai 2016

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